Ecrit le 5 mai 2010
100.000 € pour une erreur médicale
Lefigaro.fr du 28/04 : Denis Stoeckel, un habitant de Toul n’en revient toujours pas : le CHU de Nancy lui réclame aujourd’hui 98.462,41 euros pour l’hospitalisation de sa mère, décédée l’an dernier. Une hospitalisation pourtant forcée : la vieille dame est restée six ans dans le coma suite à une erreur médicale survenue dans cet établissement.
En 2002, la patiente, alors âgée de 72 ans, était venue dans ce CHU pour une opération relativement bénigne (une dérivation ventriculaire). Mais l’intervention se passe mal et, suite à un surdosage d’anticoagulants administrés par le médecin anesthésiste, la vieille dame plonge dans un état végétatif. « Par nécessité, elle a été hébergée dans le centre long séjour de l’hôpital », explique l’avocate du fils de la patiente. « Le CHU n’a pas d’emblée reconnu l’erreur médicale », précise-t-elle. En juin 2008, cette dernière obtient toutefois la condamnation en pénal de l’anesthésiste, qui écope de six mois d’emprisonnement avec sursis et 1.500 euros d’amende.
Pour autant, l’affaire n’est pas terminée : la question des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi est toujours en cours d’évaluation devant le tribunal administratif. Une attente qui permet aujourd’hui au CHU de faire valoir ses droits et de demander le remboursement de la facture. [] L’avocate du fils de la patiente a indiqué avoir déposé une requête pour contester la facture devant le tribunal administratif, rendant ainsi suspensive l’exécution de la mesure. « Mon client gagne à peine plus que le Smic. Il n’est pas en mesure de régler ce montant. Il s’agit ni plus ni moins que d’un acharnement, a-t-elle expliqué. Cet homme est littéralement broyé par l’administration ».
Ndlr : En raison de « l’incompréhension soulevée » par l’affaire, comme le souligne le CHU, la direction de l’établissement a finalement décidé de suspendre sa demande
Des ronds dans l’eau
Info.sfr.fr du 28/04 : Un plaisancier qui se pensait au large des côtes sud de l’Angleterre a été secouru alors qu’il était en panne de carburant. Le marin du dimanche n’avait avec lui aucun guide de navigation et la seule carte dont il disposait à bord de son embarcation à moteur était une carte routière. Il a expliqué qu’il s’était fixé comme règle de naviguer en conservant toujours le rivage sur sa droite. Son projet était de rallier Gillingham, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Londres, au port de Southampton en longeant une large partie de la côte sud de l’Angleterre.
Ses sauveteurs lui ont appris qu’il n’est jamais vraiment sorti de l’estuaire de la Tamise, tournant en rond autour de la petite île de Sheppey
Sondages : la nouvelle manœuvre de l’Élysée
Lexpress.fr du 28/04 : C’est une opération menée dans une discrétion absolue. Car le sujet, celui des sondages et de leur financement, est particulièrement délicat.
Pour faciliter la réélection du chef de l’Etat en 2012, Grégoire Chertok, associé-gérant de Rothschild et Cie, élu conseiller régional (UMP) en ÃŽle-de-France en mars, l’aide sur un point sensible : la réalisation et le financement de radioscopies de l’opinion. Au cours des derniers mois se sont déroulés des rendez-vous secrets avec des représentants d’entreprises et surtout un homme, Julien Vaulpré, conseiller technique à la présidence de la République, chargé de l’opinion. L’intéressé confirme à L’Express : « J’ai été invité à participer à des réunions pour la création d’une entreprise d’études d’opinion et de marketing. Compte tenu de mes fonctions, je m’intéresse aux innovations dans mon domaine d’activité. »
Les rencontres auxquelles le conseiller de l’Élysée a assisté ne portent pas sur les nouveaux concepts en matière de sondages. Elles ont clairement pour objectif de convaincre sept entreprises d’apporter un million d’euros chacune. De quoi créer une structure, dirigée par un cadre actuellement salarié de L’Oréal, qui commanderait des études sur l’évolution des clivages de la société française. Certes, ce type de travaux est utile à une entreprise soucieuse de définir sa stratégie de marketing, mais il offre aussi un grand intérêt à un candidat en campagne présidentielle.
Pour garantir sa viabilité économique, cette société « bénéficierait d’un contrat de cinq ans avec l’UMP », explique un intime de Nicolas Sarkozy. « L’entreprise veut avoir des clients privés, éventuellement des clients politiques », précise Julien Vaulpré, qui refuse d’en dire plus : « Un projet d’entreprise est par nature confidentiel. » Surtout quand il concerne aussi une élection présidentielle.
Censure
La mairie de Parthenay a censuré une lettre écrite par Ida Grinspan, ancienne déportée, qui devait être lue à des élèves dans le cadre de la Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation, selon le Courrier de l’Ouest []
Le professeur, Nathalie Lanzi, qui accompagne depuis cinq ans ses élèves « volontaires et enthousiastes » aux cérémonies commémoratives et patriotiques, avait demandé à l’ancienne déportée d’Auschwitz, de rédiger un texte que les élèves devaient lire dimanche. Mais ce témoignage a heurté Michel Birault, ancien gendarme et adjoint en charge des affaires patriotiques. Ida Grinspan y évoque son arrestation par trois gendarmes à 14 ans.
Michel Birault a présenté le texte au maire Xavier Argenton (NC) qui, lui, a refusé sa lecture. « Ne stigmatisons pas une catégorie professionnelle qui dans ces temps troubles avait obéi aux ordres de l’autorité légitime », a-t-il dit à son adjoint. []
« Mon objectif n’était pas de blesser mais de dire l’histoire. Je suis attachée au devoir de mémoire et au souci de vérité », a conclu Nathalie Lanzi, également conseillère régionale (PS). Pour Ida Grinspan : « C’est terrible, cette mentalité-là . Il faut savoir regarder la vérité en face. Ce que je dis dans ce texte, je le dis à chaque fois que j’interviens dans une école. Je dis simplement ce qui a été. Dans un pays démocratique comme le nôtre, c’est triste de penser qu’on ne peut pas raconter l’histoire telle qu’elle s’est passée ».
Ndlr : NC, comme « Nouvelle Censure » ? (1)
Location de voiture
Lepoint.fr du 28/04 : La compagnie allemande de location de voitures Sixt, habituée des publicités impertinentes, invite dans sa dernière campagne à faire « comme Madame Bruni ». En lettres capitales sur l’affiche est inscrit un slogan impertinent à l’égard du couple présidentiel. « Faites comme Mme Bruni. Prenez un petit Français », peut-on lire, sous une photo d’un petit véhicule Citroë n, jouant sur le fait que le président Nicolas Sarkozy est plus petit que son épouse.
« Il s’agit d’une publicité typique de Sixt, qui doit être comprise avec humour et non pas au premier degré », a assuré à l’AFP un porte-parole de Sixt. Le groupe « est connu pour des campagnes de publicité comportant des clins d’Å“il et parfois un peu de provocation », a-t-il rappelé. []
Sixt s’est fait une spécialité des publicités irrévérencieuses en Allemagne, n’hésitant pas à réagir à l’actualité et à jouer avec l’image des dirigeants.
En février 2008, le couple présidentiel français avait obtenu la condamnation de la compagnie aérienne irlandaise à bas coûts Ryanair à 60.000 euros de dommages-intérêts pour avoir utilisé une photo d’eux sans leur autorisation.
Ecrit le 12 mai 2010
Outrage au drapeau français
La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie veut soumettre au parlement un « ajout législatif » permettant de punir les outrages au drapeau ou à l’hymne national commis dans le cadre de l’expression artistique, a déclaré au sénat Eric Besson, ministre de l’immigration et de l’identité nationale.
Le ministre répondait à une question orale du sénateur UMP des Français de l’étranger Jean-Pierre Cantegrit à propos de la photo d’un homme se torchant les fesses avec le drapeau français, sélectionnée comme « coup de cœur » par le jury d’un concours pour photographes amateurs et publiée à ce titre dans un quotidien.
Eric Besson a dit avoir été « pro-fondément choqué » mais que « en l’état actuel du droit, il semblait improbable de pouvoir sanctionner » ce genre de manifestation, car ce serait notamment contraire à la liberté de la création artistique.
Carte scolaire
Lepoint.fr du 06/05 : Depuis 2007, quiconque en fait la demande obtient de droit l’inscription de son enfant dans l’établissement public de son choix dans la limite des places disponibles.[] Cet assouplissement devait, selon le ministère, lutter contre l’assignation à résidence des élèves dans les collèges et lycées des banlieues difficiles. []
Le ministère ne semble pas avoir tiré le moindre bilan afin de savoir si, conformément à son objectif officiel initial, la consigne a fait reculer l’apartheid scolaire.
Le Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), majoritaire chez les chefs d’établissement, a mené sa propre enquête. 2.758 établissements ont répondu à un questionnaire envoyé en mars. []
Selon cette enquête, 4 % des chefs d’établissement ont constaté une forte baisse de leurs effectifs (supérieure à 25 %) et 28 % une baisse. Pas de péril en la demeure donc. Sauf que, en ZEP, les pourcentages passent respectivement à 10,7 % et 39,7 %. En éducation prioritaire, seuls 16 % des établissements estiment que la diversité sociale et scolaire de leur public a progressé. Plus de la moitié n’a pas noté de changement en la matière. Un tiers a noté une homogénéité sociale accrue et un quart une aggravation de l’homogénéité scolaire : autrement dit, en permettant le départ des bons élèves, des établissements concentrent davantage d’élèves cumulant difficultés scolaires et sociales.
En outre, un tiers des établissements moyens se jugeant « un peu défavorisés » scolairement et socialement estiment que leur public s’est homogénéisé sur le plan social et scolaire. « Une déstabilisation silencieuse de ce qui fait le cœur du service public de proximité », pour le syndicat.
Pistolet-jouet
Leparisien.fr du 06/05 : Angela Merkel peut louer la dextérité de ses services de protection. La veille, la chancelière allemande était en déplacement à Wuppertal, dans l’ouest du pays quand les policiers se sont précipités dans un immeuble pour interpeller une femme qui était apparue à la fenêtre avec un pistolet à la main.
En fait l’arme était un jouet très bien imité. Les forces de l’ordre n’ont pas pris de risque et appliqué le principe de précaution. En plus de la femme, deux hommes ont été interpellés mais relâchés un peu plus tard. La propriétaire du pistolet-jouet a été placée en détention car elle était recherchée pour un autre délit.
Diffamation
Liberation.fr du 06/05 : France Inter a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé le groupe Bolloré après avoir diffusé le 29 mars 2009 un reportage « Cameroun, l’empire noir de Vincent Bolloré », dénonçant l’attitude du conglomérat dans ce pays. []
Benoît Collombat y interviewait de nombreux témoins, la plupart camerounais, qui épinglaient les pratiques de Bolloré au Cameroun, où le groupe industriel familial contrôle en grande partie le port autonome de Douala, les chemins de fer et des plantations de palmiers. Choqué par ce reportage à charge, le groupe Bolloré avait porté l’affaire en justice.
La 17e chambre a considéré que sur les six passages incriminés, quatre étaient effectivement diffamatoires. Sur ces quatre passages, elle a jugé que la plupart manquaient de « sérieux » ou de « prudence ». A ce titre, elle a, à plusieurs reprises, refusé d’octroyer à France Inter le bénéfice de la bonne foi. []
Le tribunal a déploré le ton « lapidaire et péremptoire », utilisé par France Inter quand elle impute à Bolloré de « recourir à des tentatives d’intimidation des salariés du port autonome de Douala et de ne pas respecter le droit du travail ».
En revanche, les juges ont accordé le bénéfice de la bonne foi au journaliste lorsqu’il mettait en cause « la sécurité minimale » des coupeurs de palme de la Socapalm et « leurs conditions de vie indignes », ou évoquait le manque de couverture sociale des salariés du port de Douala.
Quand un gendarmerit
Libération a révélé que l’émission « Au cœur de la gendarmerie », diffusée le 4 mai sur France 2 avait été financée pour partie par la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) à hauteur de 350.000 euros.
Avec cette émission, « la gendarmerie s’offre une campagne de communication à moitié prix », déclare Mme Pradalié, secrétaire générale du Syndicat national des journalistes (SNJ) et représentante de France télévisions.
La DGGN a confirmé ce coût pour une « prestation de communication » s’inscrivant, selon elle, « dans sa stratégie de communication, d’image et de recrutement ». Elle affirme avoir été contactée par la société de production de l’émission et qu’il s’agit d’un « par-tenariat comme tant d’autres », ajoutant qu’une campagne de communication, comme celle d’un recrutement, peut coûter jusqu’Ã 800.000 € « nationale- ment sur une semaine »..
Frais non remboursés
Info.sfr du 04/05 : Le 3 mai, un professeur de collège de 32 ans a tenté de rejoindre à la nage l’île de Batz, dans le Finistère, où il enseigne quatre jours par semaine à 16 élèves, afin de protester contre le fait que ses frais de déplacement ne lui sont plus remboursés depuis plusieurs mois. []
Un vent de nord-est a eu raison de sa tentative pour exprimer son ras-le-bol et celui de ses collègues qui attendent depuis plusieurs mois le remboursement de leurs frais de déplacement.
Julien Marzin enseigne depuis six ans l’EPS (éducation physique et sportive), la SVT (sciences et vie de la terre) et les arts plastiques à Batz et à Sein, une fois par semaine, avec autant de trajets matin et soir entre les îles et le continent.
Pour un salaire de 1.500 euros, Julien Marzin dit avoir, pour « les mois entiers », 800 euros de frais non remboursés pour ces trajets.
Un dysfonctionnement informatique dans un système récemment mis en place serait à l’origine des retards de remboursement de frais de déplacement des enseignants, selon l’inspection académique du Finistère. Le collège des Iles du Ponant, basé à Brest, dispense des cours à 90 élèves sur les îles d’Ouessant, Sein, Batz et Molène, ainsi que sur Groix, Houat et Hoë dic (Morbihan).
On sait que l’Etat n’a plus d’argent. Mais de là à mener ses salariés en bateau .