(écrit le 20 novembre 2002)
Le relais Rencontres
Le Relais Rencontre a été créé en fin d’année 1997, dans la discrétion, en partenariat avec la DDISS (direction des Interventions sanitaires et sociales) et la CAF (caisse d’allocations familiales) par l’intermédiaire des Conseillères en économie sociale et familiale. Il ne fait d’ailleurs pas beaucoup parler de lui à Châteaubriant même s’il sert d’exemple à diverses communes de Loire-Atlantique, venues voir « comment ça fonctionne ».
Briser la solitude
A dire vrai, le fonctionnement du Relais Rencontre s’est construit peu à peu, selon les besoins des participants.
Au début, ce relais-rencontre avait le projet de permettre à des personnes isolées, et/ou en voie d’exclusion (que celle-ci soit due à des problèmes économiques ou simplement à des difficultés relationnelles ou à l’isolement) de se retrouver pour discuter, pour participer à des activités. Le but est atteint : on n’y trouve pas seulement des personnes ayant des problèmes sociaux ou médicaux, il y a des personnes qui vont très bien, et qui ont découvert là un lieu de liberté de parole, un lieu libre « Ici on ne signe pas de contrat, on n’exige pas de résultats, les gens viennent à leur rythme ».
Au Relais-Rencontre il y a un animateur professionnel, pris en charge par la municipalité (Jacques Clergeau) et des animateurs bénévoles. Au départ les conseillères en économie sociale et familiale avaient eu l’idée d’organiser des ateliers précis (bricolage, cuisine). Ce ne fut guère le succès ! Car ce que souhaitent les participants c’est d’être libres de leur temps, ce qui ne les empêche pas, à l’occasion, de préparer un repas en commun ou des décorations de Noë l, ou de fêter les anniversaires !
Pas marqué
Le Relais Rencontre est suivi par un comité de pilotage (le mot est à la mode !) et un comité technique, qui sont censés apporter des réponses aux personnes bénévoles qui, parfois, ne savent pas trop quelle attitude adopter par rapport aux problèmes posés par les personnes accueillies. « Nous aurions besoin d’une formation » ... question qui se pose de façon récurrente face à des personnes ayant des difficultés économiques, psychologiques et/ou relationnelles.
Le Relais Rencontre a un rôle de prévention de la désocialisation, un rôle de « resocialisation » dans un lieu qui n’est pas « marqué », ni lieu médical, ni lieu de soins psychologiques, ni lieu d’insertion, ni lieu où l’on a obligation d’aller. « C’est un lieu de rendez-vous, pour se distraire, pour renouer des relations avec les autres, c’est un lieu riche et important » disent des participants. La DDISS souhaite d’ailleurs garder et consolider ce lieu d’accueil qui a des effets très bénéfiques sur la population accueillie. La Commission locale d’insertion, reconnaît aussi l’effet bénéfique de ce « lieu libre de toute contrainte ». Le Centre médico-Psycho-logique de Châteaubriant apprécie l’existence de « cet ailleurs pour les personnes seules » qui permet une rupture d’isolement. Et le bouche à oreille fonctionne, une personne isolée amène un jour une autre personne, et le groupe s’élargit.
Parole
Châteaubriant a donc de la chance d’avoir ce relais-rencontre qui joue un peu le rôle de « groupe de parole » : il y a souvent 27-28 personnes, en plus de 2 ou 3 bénévoles, dans un local exigu mais chaleureux, « les problèmes se règlent par le groupe, permettant de dédramatiser des situations qui auraient pu, sans cela, pa-raître graves »
Par rapport au début, les activités du Relais Rencontre se sont enrichies. Il y a toujours les après-midi (de 14h30 à 17 h, au 27 faubourg de Béré). Il y a de plus deux demi-journées d’atelier informatique, qui ont démarré avec une retraitée de chez IBM, et avec des ordinateurs donnés par la municipalité, le centre de soins et même un commerçant de Châteaubriant ! Ces demi-journées ont lieu le mercredi après-midi et le jeudi après-midi avec 6 à 7 personnes à chaque fois. « Et il y a des gens qui avancent bien, là où ils croyaient qu’ils n’y arriveraient jamais ».
Sorties à la journée
Et de fil en aiguille, grâce à la confiance qui règne dans le groupe, d’autres activités ont été lancées. L’une d’elles est partie d’une idée de l’ACPM (chômeurs du Pays de la Mée) : il s’agit de voyages d’une journée, l’été, pour des familles qui ne sortaient jamais, qui croyaient même ne pas avoir LE DROIT de sortir : « Je n’ai pas le droit aux vacances, puisque je ne travaille pas ».
Au cours de l’année 2002, il y a eu 7 sorties, dont trois très organisées, et quatre où les gens ont défini eux-mêmes leur destination. Les prix sont étudiés pour s’adapter à tous les budgets et notamment à la présence d’enfants (de 1,5 € à 4,5 € par personne). (au départ, c’est la municipalité qui prenait en charge 50 % du coût, maintenant c’est le Conseil Général).
Ce sont des sorties très suivies, avec des cars de 50 places remplis, qui donnent lieu ensuite, à l’initiative des participants, à la confection d’un album-photo, album-souvenir, point d’ancrage pour des gamins qui, sans cela, n’auraient jamais quitté leur domicile. Est-il besoin de préciser que les zoos sont particulièrement appréciés ?
Premiers départs en vacances
Autre activité très prisée, en lien avec le Centre Communal d’Action Sociale : les « premiers départs en vacances » dans des caravanes louées au Camping des Flots Bleus à La Turballe.
La découverte de ce type de vacances a permis à des familles de renouveler, seules, cette expérience, les années suivantes. Le but est atteint : ouvrir des portes, redonner l’initiative aux personnes qui ont eu, un certain temps, besoin d’être assistées.
Culture
Un autre point tient à cœur aux animateurs du relais-rencontre, en lien avec le CRFA, l’ACPM et le Secours Populaire : l’accès à la culture. LÃ , la partie n’est pas gagnée, même si le théâtre de Verre a donné des places à prix réduit. Pour un bon nombre de gens, le théâtre de Verre n’est pas un lieu pour eux, même pour des spectacles gratuits. « Nous avons organisé une visite des lieux, salle de spectacle, plateau technique, coulisses. Nous les avons accompagnés à des spectacles, avec leurs enfants, pour leur montrer que c’est possible, que c’est accessible. Nous souhaitons déclencher l’envie d’y retourner de façon autonome ». Une réflexion est engagée aussi autour du cinéma.
Voilà donc ce Relais Rencontre (27 faubourg de Béré à Châteaubriant, animateurs Jacques Clergeau et Florence Degrée), ouvert les après-midi du mercredi, du jeudi et du vendredi. Actuellement le relais-rencontre aurait besoin de deux ou trois bénévoles supplémentaires. Avis aux amateurs !
Ecrit le 25 juin 2003 :
Relais-Rencontre tu nous accueilles
Nous évitant de rester seuls
Avec nos peurs et nos souffrances
Et parfois la désespérance
Créé en 1997, animé par Jacques Clergeau et de nombreux bénévoles, le relais Rencontres est ouvert trois fois par semaine au 27 rue du Faubourg de Béré à Châteaubriant. Le vendredi est le principal jour d’accueil : autour d’une grande table, on discute de tout, de l’actualité comme de problèmes plus particuliers, selon les gens, selon l’urgence du moment, autour d’un café et de petits gâteaux. 43 personnes différentes sont venues, selon leurs désirs, car le Relais-Rencontres n’a rien de « directif ». De 15 jours (!) à 70 ans, ceux qui viennent là sont souvent seuls, sans points de repères. « L’écoute c’est l’essentiel, Jacques voit toujours ce qui ne va pas » dit une des participantes. « Faute de famille, le Relais nous permet de passer de joyeuses fêtes de fin d’année » - « J’ai meilleur moral » disent les uns et les autres.
« Ici on ne nous juge pas, on nous accepte comme nous sommes ». Dans nos sociétés hyper-automatisées (les machines nous servent l’essence, les cassettes vidéo, le fric et quelquefois même le pain sans que nous ayons à parler à personne), des gens se sentent seuls. Ils n’ont personne à qui parler, personne avec qui sortir. Le relais-Rencontres permet de rompre cet isolement, c’est pourquoi il est soutenu par les assistantes sociales, la Caisse d’allocations Familiales, le Centre médico-psychologique . Le bouche à oreille fonctionne : celui qui vient pour la première fois est accueilli, pris en charge sans être embrigadé.
Sorties
En plus de l’accueil du vendredi, le relais-Rencontres organise, l’été, des sorties pique-nique. « Ca permet de sortir de chez soi ». « Pour ceux qui ne peuvent se permettre de prendre des vacances, et de découvrir les environs », les sorties à un prix très modique (2 €) offrent quelques journées de vacances aux personnes seules avec ou sans enfant. Cette année : pêche et promenade à Moisdon, Zoo de Doué la Fontaine, La Petite Couère, le golfe du Morbihan, La Gacilly, Azay-le-Rideau, Le Croisic, Belle-Ile ....
Informatique
Le mercredi et le jeudi, le relais-Rencontres est ouvert, autour d’un café bien sûr, mais dans une salle plus spécialisée où se trouvent six ordinateurs. Un bénévole, Jean-Yves, est là pour guider ceux « qui n’ont jamais touché à ça ». « ici c’est un lieu de repos, on s’échappe de sa vie quotidienne, on se vide la tête de ses soucis ». L’ordinateur est à la fois le moyen et le prétexte à des rencontres . « J’ai le cœur triste parfois, alors je vais au Relais-Rencontres , mon cœur s’ouvre à toutes les personnes qui sont là ».
Mercredi, jeudi, vendredi, poussez la porte du relais-Rencontres au 27 rue du Faubourg de Béré à Châteaubriant . « C’est une grande famille qui est formidable »