Ecrit le 15 octobre 2007
Et un timbre maintenant
Un timbre maintenant, et une enveloppe, à Paris et à Châteaubriant avec bureau de poste à la Carrière des Fusillés ! Ainsi le sang de Guy, et de ses camarades et de tous ceux qui résistèrent à l’oppression nazie, sera exploité jusqu’Ã la dernière goutte, au service de ceux qui se foutent pas mal de l’idéal qui était le leur ! Un idéal de liberté, de justice, de respect des travailleurs, de mise en commun des richesses pour le service de tous.
Le 22 octobre 2007 le Recteur de Nantes viendra à Châteaubriant. Et Nicolas Sarkozy se rendra au Lycée Carnot à Paris. pour ré-écrire l’histoire, pour gommer toutes les conquêtes du Conseil National de La Résistance. Nous, nous nous souviendrons que ce dernier a conduit notamment au vote des femmes, et à la mise en place de la sécurité Sociale....
Deux enveloppes et un goût de sang
En fait il y a deux enveloppes. L’une faite par l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé qui gère le site (privé) de la Carrière des Fusillés. Et une autre faite par la mairie de Châteaubriant.
Cette dernière enveloppe n’évoque nullement la Carrière des Fusillés. Voir l’info philathélique ci-contre. On y lit, à gauche, que le lancement du Prêt à Poster se fera Dimanche 21 octobre, dans la Carrière des fusillés ! de 12-17 h "dans un cadre chargé d’histoire
Bureau temporaire avec cachet".
Quand on lèchera l’enveloppe viendra-t-il sur les lèvres un goût de sang ? Ce serait tout à fait couleur locale !!
Timbré
D’habitude il faut 2 ans pour penser et réaliser un nouveau timbre. Mais c’est fin août 2007 que Notre-président-adoré a demandé un timbre à l’effigie de Guy Môquet. Il a été vendu le lundi 22 octobre, avec timbre premier jour, à Paris (dans le 17e arrondissement) et à Châteaubriant (Ã la médiathèque) et nulle part ailleurs ! Mais les philatélistes qui souhaiteraient quand même le cachet « premier jour » peuvent l’obtenir en écrivant à Direction de la Poste, Service Philatélie - Tour Bretagne,
BP 49005,
Nantes-Cedex 1
Deux enveloppes pré-affranchies ont aussi été réalisées par La Poste (et non pas une seule comme nous l’annoncions au vu du bulletin Phil’Ã venir n° 2). L’une représente le monument de la Sablière et l’autre montre quatre vues de Châteaubriant. Ces deux enveloppes ont été vendues à la Sablière le 21 octobre 2007.
Le Monument des Fusillés
Des hommes, comme vous et moiQui regardent le ciel pour la dernière foisParce qu’ils avaient la foi.Croyaient en des lendemainsoù les hommes se tendraient la main.Chacun portait en lui l’ultime imageCherchant l’être cher au fond des nuages.Leurs poitrines cognaient à grands coupsPlus fort que les bottes de ces tristes fous.Ils sont partis en chantantEt même cet enfant, du même âge que moi.Fiers, pas de cris, pas de larmes,Leur chant patriotique en guise d’arme.Ils savaient que le sable se rougirait de sang.Que nul n’effacerait, pas même le temps,Leurs espoirs, leurs rêves, leurs écrits,Leurs mains dans la pierre à tout jamais unies.Des hommes, comme vous et moi.Epris de libertéQui regardent le cielPour toute l’éternité.Andrée Gaborit - 2007
Les Femmes dans la Résistance
L’évocation artistique du 21 octobre 2007 a pour thème :
Femmes Courage
Ecrite par Alexis Chevalier, et jouée par une centaine de comédiens et comédiennes amateurs, et par des élèves des écoles et lycées publics, elle rappelle les noms et les actions de nombreuses femmes qui ont laissé une trace dans l’Histoire. Quelques femmes de la région sont citées comme Esther Mousson, Anna Roul, Mme Chevrolier, et Germaine Huard.
Il y en aurait tant d’autres à citer, toutes les « taiseuses » : celles qui sont restées dans l’ombre, celles qui n’ont rien raconté, qui taisent encore le rôle essentiel qu’elles ont joué auprès des hommes, pour leur permettre d’être des résistants efficaces et parfois des héros ....
Le défilé du 21 octobre partira à 13h15 du château, avec les enfants des écoles, et à 13h25 de la mairie avec les anciens combattants et les porte-drapeaux.
La cérémonie officielle avec musique militaire, préfet et Autorités aura lieu à 14h30. Elle sera suivie d’un discours de Marie-George Buffet.
L’évocation artistique commencera vers 15 heures.
Effacer les actions du Conseil National de la Résistance
« Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »
Ce CNR qui a fait :
« la création des caisses de sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc. »
il s’agit de
« un modèle usé, devenu inadapté », qu’il faut abandonner pour faire « place à une nouvelle génération d’entrepreneurs politiques et sociaux » « . désavouer les pères fondateurs n’est pas un problème qu’en psychanalyse ».
Qui dit cela ? C’est Denis Kessler, un des pontes du Medef
Ainsi les choses sont claires. On sait où nous mène Sarkozy.
« Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! » est le titre de l’éditorial du magazine Challenges signé par Denis Kessler " Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la sécurité sociale, paritarisme... A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là . Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! A l’époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d’obtenir des avancées - toujours qualifiées d’« historiques » - et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises. Ce compromis, forgé à une période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc. Cette « architecture » singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d’un demi-siècle. Elle a même été renforcée en 1981, à contresens de l’histoire, par le programme commun. Pourtant, elle est à l’évidence complètement dépassée, inefficace, datée. Elle ne permet plus à notre pays de s’adapter aux nouvelles exigences économiques, sociales, internationales. Elle se traduit par un décrochage de notre nation par rapport à pratiquement tous ses partenaires. Le problème de notre pays est qu’il sanctifie ses institutions, qu’il leur donne une vocation éternelle, qu’il les « tabouise » en quelque sorte. Si bien que lorsqu’elles existent, quiconque essaie de les réformer apparaît comme animé d’une intention diabolique. Et nombreux sont ceux qui s’érigent en gardien des temples sacrés, qui en tirent leur légitimité et leur position économique, sociale et politique. Et ceux qui s’attaquent à ces institutions d’après-guerre apparaissent sacrilèges. Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasidisparition du Parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l’essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l’on puisse envisager l’aggiornamento qui s’annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer à rafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place à une nouvelle génération d’entrepreneurs politiques et sociaux. désavouer les pères fondateurs n’est pas un problème qu’en psychanalyse. " Le magazine Challenges, 4 octobre 2007 (texte intégral) |
Source : Challenges du 4 octobre 2007
Lisez, lisez, faites savoir !
Dans une semaine nous évoquerons Guy Môquet.
– Une larme pour brouiller la vue et laisser passer les saloperies.
Des documents
Des documents sur la fusillade du 22 octobre 1941 sont disponibles à Angers
Le théâtre des émotions
« Je n’ai jamais pu lire ou écouter la lettre de Guy Môquet sans en être profondément bouleversé ». Cette phrase n’est pas seulement un aveu ; elle a valeur d’explication. L’émotion justifie la lecture : on doit lire la lettre pour émouvoir, et pour être ému. Bref, pour Nicolas Sarkozy, la référence à Guy Môquet participe d’une politique de l’émotion. Lire ici : http://www.mouvements.info/spip.php?article186
défaire méthodiquement le programme du Conseil National de La Résistance
Histoire : quand le maire de Châteaubriant refusait de donner au Lycée le nom de Guy Môquet