Ecrit le 6 juin 2010
L’exemple d’Exodus
Le 11 juillet 1947, le bateau président-Warfield partait du port de Sète (en France) en direction de la Colombie. Cinq jours plus tard, ayant quitté les eaux territoriales françaises, le président-Warfield devint l’Exodus 47, battant pavillon d’Israë l et se dirigeant vers la Palestine qui se trouvait alors sous mandat britannique. Beaucoup de ces émigrants étaient des réfugiés juifs survivants de la Shoah. Ils n’avaient pas de certificat légal d’immigration pour la Palestine d’autant que les Britanniques limitaient l’immigration juive dans ce pays.
La marine royale britannique s’empara du navire. Dans la lutte, un membre d’équipage et deux passagers juifs trouvèrent la mort. Des dizaines de personnes furent blessées par balles. Les quelque 4500 passagers furent renvoyés dans la zone sous contrôle britannique en Allemagne. De nombreux passagers entamèrent une grève de la faim. La dureté de la répression anglaise aura une grande influence sur la future reconnaissance de l’État d’Israë l.
Flottille de la Liberté
29 mai 2010, une « Flottille de la Liberté » part de Chypre, affrétée par une coalition d’organisations de défense des droits humains et d’organisations humanitaires. Son but : briser sans violence le blocus illégal établi par Israë l et acheminer de l’aide humanitaire et de développement, tellement nécessaire, aux Palestiniens de Gaza. Près de 700 passagers de plus de 40 pays ont pris part à la flottille. Parmi eux, il y a des militants de défense des droits humains, des travailleurs humanitaires, des parlementaires, des médecins, des professeurs, des représentants de la société civile et des journalistes internationaux. Et 10 000 tonnes d’aide pour Gaza. Malgré des sabotages réalisés par des agents secrets ou infiltrés, Israë l sait que les bateaux ne renonceront pas. Ses marines s’entraînent à arraisonner les bateaux en pleine mer.
A bout portant
Dans la nuit du 30 au 31 mai 2010, dans l’obscurité de la nuit, les commandos israéliens accostent les bateaux, et descendent d’un hélicoptère sur le bateau de passagers turc, le Mavi Marmara. Ils commencent à tirer dès que leurs pieds touchent et même sur le groupe de civils endormis Bilan : neuf morts parmi les passagers turcs et des dizaines de blessés.
Un bain de sang qui, dans un premier temps, déchaîne l’indignation de la communauté internationale. Mais on oublie si vite : l’indignation retombe comme un soufflé.
Le rapport d’autopsie des 9 victimes révèlera qu’elles ont été touchées par 30 balles. Un homme de 60 ans aurait été atteint à la tempe, la poitrine, la hanche et au dos ; un ressortissant turco-américain a été touché par cinq balles tirées à bout portant contre le visage, l’arrière du crâne, le dos et deux fois la jambe, selon le journal britannique The Guardian.
Rachel Corrie
Quatre jours plus tard, deux nouveaux bateaux sont en route pour l’enclave palestinienne et notamment le cargo Rachel Corrie (1), affrété par une organisation irlandaise pour acheminer de l’aide humanitaire à la bande de Gaza. La quinzaine de militants pro-palestiniens à bord, dont Mairead Maguire, prix Nobel de la paix 1976, redisent leur intention de forcer le blocus, tout en précisant qu’ils n’opposeront aucune résistance en cas d’attaque des commandos israéliens. Ils disent également accepté l’éventualité que le cargo soit contrôlé par les Nations Unies ou par un organisme indépendant pour vérifier qu’il ne transporte aucun matériel dangereux. « Nous allons continuer à envoyer des bateaux pour qu’ils mettent fin au siège de Gaza et nous pensons qu’Israë l au bout du compte reviendra à la raison », explique depuis Chypre la porte-parole du mouvement Free Gaza.
Effectivement la marine israélienne prend le contrôle du cargo Rachel-Corrie dès samedi 5 juin, l’empêchant d’atteindre Gaza. Mais cette fois il n’y a pas eu d’incident.
Deux ONG pro-palestiniennes au Liban, Le Mouvement Libre Palestine et Reporters sans chaînes, lancent un appel de fonds en vue d’acheter un bateau qui devrait se diriger de Beyrouth vers la bande de Gaza la semaine prochaine, avec à son bord de l’aide, 50 journalistes et 25 militants européens, dont certains députés. Dans le monde et en France d’importantes manifestations ont lieu, spécialement en Turquie.
Samedi 5 juin aussi, Plus de 7.000 manifestants, juifs et palestiniens, défilent dans le centre de Tel-Aviv, dénonçant un « gouvernement qui coule Israë l au lieu de naviguer vers la paix », en allusion à l’assaut meurtrier de la marine israélienne contre la flottille d’aide venue briser le blocus israélien de Gaza qui a fait neuf morts civils le 31 mai.
Eva Joly à Gaza
A la suite d’une mission du Parlement Européen à Gaza, Eva Joly a déclaré : « A Gaza, l’un des territoires les plus densément peuplés de la planète, 80% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et ne survit - avec difficultés - que grâce à l’aide internationale, à laquelle l’Union européenne est la principale contributrice ».
« Et cette aide est aujourd’hui, concrètement, réduite au minimum. Sur les 6000 produits considérés comme d’importance vitale par l’Onu, Israë l ne tolère l’entrée dans la bande de Gaza que de 81 d’entre eux. Par exemple on ne peut pas y faire entrer du ciment, alors que c’est évidemment indispensable pour construire ou reconstruire les bâtiments, notamment les logements, les hôpitaux ou les écoles. Les trois quarts des bâtiments détruits au cours du dernier conflit n’ont pas pu être reconstruits. Les chantiers commencés sous l’égide de l’Onu, qui disposent déjà de financements, sont arrêtés purement et simplement ».
« Et pourtant, face à ces chantiers laissés en plan par l’UNRWA (The United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East) faute de pouvoir s’approvisionner en matières premières, d’autres fonctionnent sans problèmes, grâce à l’importation de matières premières via les tunnels et le marché noir. On se retrouve donc face à une situation ubuesque où le blocus profite à ceux [le mouvement Hamas] qu’il devait initialement isoler. La population civile est quant à elle enfermée à ciel ouvert et doute chaque jour un peu plus des capacités d’action de la communauté internationale et de l’Union européenne, incapables de se procurer ne serait-ce que du ciment. » On a donc là une situation inhumaine, contraire au droit humanitaire, d’autant plus intolérable que plus de 50% de la population de Gaza sont des enfants qui ne sont évidemment pour rien dans ce conflit « . » En outre cela entretient évidemment la violence, la peur, la révolte. Cela favorise les extrémistes, qui par ailleurs tiennent le marché noir, se financent par lui, et souffrent de ce fait bien moins du blocus que la population dans son ensemble ! «
Briser le blocus
» Mettre fin à cette spirale où la violence appelle la violence ne peut donc passer que par une levée immédiate et inconditionnelle de ce blocus et par la mise en place, pacifique, de deux Etats voisins indépendants et souverains. Quoique le gouvernement de Benjamin Netanyahou en dise, c’est la seule solution envisageable, pour la paix, pour la vie des habitants et aussi d’ailleurs pour la sécurité d’Israë l « . »La communauté internationale a la responsabilité urgente et impérieuse d’obtenir la levée du blocage, et l’application de ses décisions sur la situation dans les Territoires palestiniens occupés". dit la Ligue des Droits de l’Homme
Des infos exclusives : http://www.voltairenet.org/article165659.html
et ici : http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/les-preuves-truquees-d-israel-75854
Ecrit le 23 juin 2010
Qu’est-ce que l’EXIF ?
réponse
houla ! c’est de la technique pas innocente. L’Exchangeable Image File (ExIF) est un format de fichier pour les images fournies par les appareils photos numériques. Il indique la date et l’heure de la prise de vues, les réglages de l’appareil et même des indications géographiques. Et alors ? Les porte-parole israéliens ont reproché aux humanitaires de la Flotille de la Liberté d’avoir opposé une résistance aux soldats et d’avoir même utilisé des armes contre eux. Pour appuyer ce raisonnement, le ministère des Affaires étrangères a diffusé sur sa page Flickr diverses photos de couteaux et d’armes saisis sur le Mavi Marmara. Mais les fonctionnaires du service informatique du ministère ne se sont pas rendu compte que Flickr enregistre tous les détails techniques ExIF et offre aux utilisateurs la possibilité d’en consulter la fiche. Or, les données ExIF de ces photos montrent que la plupart sont anciennes (2006, voire 2003) et ont été prises en d’autres circonstances !
Pourquoi donc Israë l a-t-il besoin de mentir ainsi ?