Ecrit le 29 juin 2011
Le microcrédit personnel est une solution pour les particuliers qui veulent emprunter entre 300 et 5 000 euros. Destiné en priorité aux personnes qui ne parviennent pas à obtenir un crédit à la consommation, ce type de prêt à taux réduit est garanti conjointement par l’État et la banque prêteuse (ici le Crédit Mutuel).
C’est l’aboutissement d’une longue négociation entre le Crédit Mutuel et quatre associations locales : l’ACPM , le Foyer du Jeune Travailleur, la Mission Locale et le RAP . Le Crédit Mutuel accepte de proposer cette facilité, pour que la banque n’effraie plus les personnes en difficulté. Les quatre associations acceptent de prendre en charge le suivi des personnes, sans aucun financement pour ce service supplémentaire.
Créé en 2005, le Fond de Cohésion Sociale a favorisé le développement du microcrédit personnel en mettant à disposition de la Caisse des dépôts et Consignations un budget pour garantir les prêts à hauteur de 50%. En effet, le microcrédit personnel sert à lutter à la fois contre l’exclusion bancaire et le surendettement des ménages.
Le microcrédit personnel permet ainsi de « remoraliser le crédit à la consommation », comme l’a déclaré Martin Hirsch, Haut commissaire aux solidarités actives, dans le Figaro du 23 avril 2008, en évitant aux familles d’avoir recours à des crédits revolving (renouvelables) dangereux.
Qui est concerné par le microcrédit ?
De nombreuses personnes (environ 5 millions) sont de fait exclues du crédit en raison de revenus trop faibles, d’un travail précaire ou d’une absence de garantie. C’est à elles que s’adresse le microcrédit, sans aucune condition de revenu (cependant, les personnes déjà en situation de surendettement continueront à en être exclues).
– Achat, location ou réparation d’un véhicule (voiture, scooter),
– Achat d’un appareil électroménager (premier achat ou remplacement),
– Paiement d’une formation professionnelle ou de frais de scolarité,
– Paiement d’un permis de conduire,
– Paiement de soins de santé pas ou mal remboursés (soins dentaires, lunettes),
– Rachat de crédits,
– Achat d’un bien de consommation (télévision, ordinateur). . etc.
Jusqu’Ã 5000 €
Le microcrédit personnel peut s’élever jusqu’à 5 000 euros, parfois exceptionnellement jusqu’à 12 000 euros. Durée de remboursement entre 6 et 60 mois. Pas de frais de dossier. Garantie 50%-50% de l’État et de la banque prêteuse. Pas obligation de domicilier son compte-courant chez le prêteur. Et un faible taux d’intérêt (3 % en ce moment) : 3000 € empruntés sur 4 ans à 3 % cela fait des remboursements mensuels d e66,40 € et un coût global de 216 €.
Comment procéder ?
L’emprunteur ne sollicite pas directement son banquier pour obtenir un microcrédit. Il doit passer par l’une des quatre associations : l’ACPM , le Foyer du Jeune Travailleur, la Mission Locale et le RAP . Celles-ci s’occupent de leurs adhérents. Ces intermédiaires servent à rassurer les banquiers, pour qui « on réduit le risque bancaire par l’introduction d’un accompagnateur formé et connaissant bien les emprunteurs ». Et s’il y a un souci de remboursement, les banques peuvent s’adresser, aussi, aux associations.
L’octroi d’un microcrédit passe toujours par l’accompagnateur. Celui-ci reçoit l’emprunteur, étudie sa demande et estime son reste à vivre, puis il monte le dossier avant de le présenter en commission au Crédit Mutuel.
l’accompagnateur est chargé ensuite de suivre avec l’emprunteur le bon déroulement du remboursement.
Dès le premier rendez-vous, l’éducation aux crédits et à la prudence fait partie des attributions des accompagnateurs. La lutte contre l’endettement passe ainsi par eux : le microcrédit peut donccontribuer à éviter l’engrenage du sur-endettement.
Passer par un accompagnateur présente un autre avantage. Alors que les banques fonctionnent souvent avec un barème standard pour évaluer la solvabilité de l’emprunteur, les accompagnateurs calculent de façon précise le reste à vivre de l’emprunteur, en général 7 euros par jour pour une personne seule.
Les banques prêteuses face aux microcrédits
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Au total, les banques ont accordé 7.884 microcrédits personnels en 2010. Elles pen-sent atteindre 10 à 15 000 en 2011. Le « taux de casse » (crédits non remboursés) est de 1 à 4 %.
Pour les responsables du Crédit Mutuel : " Avec le microcrédit, nous sommes dans une logique de solidarité, ce crédit correspond à un projet personnel. Le taux accordé est celui du crédit le plus bas du Crédit Mutuel. On ne gagne pas d’argent avec le microcrédit. L’expérience est positive : le montant moyen des microcrédits est entre 1.000 et 2.000 euros, le système d’accompagnement reste le point fort du microcrédit.
A noter que le Crédit Municipal de Nantes accorde aussi des micro-crédits (mais il faut aller à Nantes pour cela) à tous ceux qui en ont besoin, c’est-Ã -dire, la plupart du temps, des travailleurs pauvres, non suivis par les services sociaux. L’objectif est de permettre aux personnes de rembourser leur microcrédit sans que l’emprunt ne nuise à leur vie quotidienne.
Dans certaines communes, la municipalité rembourse à l’emprunteur la moitié des intérêts. Ce n’est pas encore le cas dans la région de Châteaubriant.
Ecrit le 6 juillet 2011
Signature le 30 juin 2011
La convention concernant le micro-crédit social a été signée le 30 juin 2011 entre le Crédit Mutuel et l’ACPM , le Foyer du Jeune Travailleur, la Mission Locale et le RAP . Le montant des prêts peut aller jusqu’Ã 5000 € pour une durée maximum de 60 mois. Taux d’intérêt : un point de plus que le taux du livret A, soit actuellement 3 %. Accompagnement assuré par les quatre associations signataires.
Le micro-crédit concerne les personnes vivant de minimas sociaux mais ne situant pas en surendettement. Exemples : un premier scooter pour aller travailler, des achats de première nécessité, le financement du permis de conduire, etc.
Rappelons que toute personne peut aussi faire appel au Crédit Municipal de Nantes, lequel a vocation à faire des prêts sur toute la Loire-Atlantique.
Le CCAS de la ville de Châteaubriant, qui ne s’était pas montré intéressé jusqu’Ã maintenant, pourrait réviser sa position et offrir, lui aussi, du micro-crédit. Les choses bougent, tant mieux !