Ecrit le 12 novembre 2014
Soins palliatifs, en panne
Le CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique) a rendu son rapport concernant la fin de vie en France. Il souligne :
- - " L’expression forte, et unanimement partagée par les personnes, d’une volonté
- d’être entendues, respectées, et de voir leur autonomie reconnue.
- - Le scandale que constitue, depuis 15 ans, le non-accès aux droits reconnus par
- la loi, la situation d’abandon d’une im- mense majorité des personnes en fin de vie, et la fin de vie insupportable d’une très grande majorité de nos concitoyens ".
Ceci implique la nécessité de :
- â–º- faire connaître et appliquer les dispo- sitions légales actuelles garantissant les droits des personnes en fin de vie d’accéder à des soins palliatifs, à un véritable accompagnement humain et à un soulagement de la douleur et de la souffrance.
- â–º- mettre en place un accompagnement au domicile, correspondant à la demande de l’immense majorité des personnes.
- â–º- abolir les frontières entre soins curatifs et soins palliatifs, et les intégrer dans une véritable culture du « soin et prendre soin conçus comme un seul soin », non seulement en fin de vie, mais en amont de la fin de vie.
- â–º- réaliser un effort massif de formation des médecins et soignants, donnant toute sa place à la réflexion éthique, garantissant la réalité d’un ’’service public’’ en la matière
Scandale
Le CCNE signale en outre « le scandale que constituent les situations fréquentes d’isolement social et de dénuement qui précèdent trop souvent la fin de vie ». Ceci implique de rendre effectif pour toutes et tous l’accès à l’accompa- gnement qui leur est indispensable.
L’organisation inappropriée du système de santé, ne permet pas de répondre à ces enjeux essentiels.
Le CCNE constate que de nouveaux droits sont majoritairement demandés, ce qui le conduit à proposer :
- - de rendre contraignantes pour les soignants les directives anticipées exprimant la volonté de la personne ;
- - de donner le droit : lorsque la personne le demande, en phase terminale de fin de vie, ou lors d’une décision de la personne d’arrêter les traitements qui la main- tiennent en vie : de pouvoir accéder à une sédation profonde aboutissant à une perte de conscience, jusqu’au décès ;
- - de modifier la procédure dite collégiale, en particulier dans les cas où se pose la question de l’interruption des traitements d’une personne qui n’est pas en fin de vie et qui est hors d’état d’exprimer sa volonté, pour en faire un véritable processus de délibération et de décision collectives, incluant à part entière le point de vue des proches sur ce qu’ils savent de la volonté de la personne, et pouvant s’accompagner, si une décision s’avérait impossible à prendre, d’une médiation.
Le CCNE considère que cette convergence de points de vue marque une étape significative dans la réflexion de notre société sur les questions éthiques concernant la fin de vie, quand bien même subsistent de nombreux points de débats sur les recommandations.
Le CCNE observe en revanche la persistance de profondes divergences sur les questions de l’assistance au suicide et de l’euthanasie.
Lire le rapport du CCNE
Pour les directives anticipées
Ecrit le 11 février 2015
L’assemblée Nationale consulte ....
La fin de vie
Le député Yves Daniel invite les citoyens de la circonscription à participer à la ’’consultation ouverte’’ sur le site de l’assemblée nationale avec la remise du rapport de présentation et le texte de la proposition de loi des députés A.Claeys (src) et J. Leonetti (ump) « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie ».
Lors de la discussion la semaine dernière en séance publique de la proposition de loi écologiste sur ce même sujet, la question de la fin de vie a ressurgi au cœur de l’hémicycle, engageant la société tout entière, Yves Daniel tient donc à diffuser largement l’initiative du président de l’assemblée nationale.
Les internautes peuvent écrire leurs commentaires sur le site internet de l’assemblée nationale
http://urlz.fr/1uwA
les avis recueillis seront ensuite versés au débat des députés. Ce dispositif est une première dans l’histoire de l’assemblée nationale. il trouve son origine dans le cadre des réformes de modernisation du travail parlementaire souhaitée par Claude
Bartolone particulièrement attaché au débat et à la discussion.
Yves Daniel salue cette démarche qui est aussi la sienne dans l’exercice quotidien de son mandat de député, et invite les citoyens de la sixième circonscription à se saisir de cette opportunité pour faire entendre leur voix.
Ecrit le 25 mars 2015
Les députés ont adopté en première lecture la proposition de loi Claeys- Leonetti visant à autoriser, en fin de vie, une sédation profonde et continue (article 3, alinéa 5), accompagnée d’une dénutrition et d’une déshydratation (article 2, alinéa 3), et à permettre la rédaction de directives anticipées, sur un formulaire unique (article 8, alinéa 3) et applicables sous conditions (article 8, alinéa 4). résultat du vote : 436 voix pour, 34 contre et 83 abstentions. Notre député, Yves Daniel, a voté pour.
C’est déjà un progrès mais n’est-ce pas une victoire cachant un recul ? En effet le texte est en deçà de l’engagement du candidat Hollande en 2012, qui prévoyait une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ».
Pour l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité), les dispositifs prévus par la loi existent déjà : comme les nombreux cas de sédation rapportés par la presse le prouvent. Le texte voté marque l’emprise constante de la décision médicale sur les situations de fin de vie au détriment de la libre détermination de chacun.
l’association pour le Droit de Mourir dans la Dignité rappelle aux députés qu’il est très éloigné d’un droit légitime de mourir dans la dignité tel que le réclament de manière constante les Français à une très large majorité.
l’association pour le droit de mourir dans la dignité donne rendez-vous aux Français en juin, devant le sénat, pour dire « Non à une mort de faim et de soif » et « Non à des directives anticipées sous conditions »
Une sédation profonde pose en effet question : « Pourquoi faire durer plusieurs jours ou plusieurs semaines la souffrance du patient mais également des proches alors qu’avec une aide active à mourir on peut être à ses côtés, et lui dire au revoir ».
précisions
La sédation profonde et continue induit une altération de la vigilance et de la con-science dans le but d’apaiser les souffran-ces, tout en permettant au médecin de continuer à évaluer l’état du malade. La sédation sera obligatoirement associée à l’arrêt de tout traitement de maintien artifi-ciel en vie et en particulier de la nutrition et de l’hydratation. « Si la sédation profonde dure cinq jours, la déshydratation se voit sur le visage. Il y a des proches qui vont être choqués par ce qui se passe. Ce sont des jours abominables », assure un élu PS, favorable à une aide active à mourir.
Les directives anticipées permettent à toute personne majeure et capable de faire connaître ses souhaits relatifs à sa fin de vie et notamment son refus de tout acharnement thérapeutique pour le cas où elle serait un jour hors d’état d’exprimer sa volonté. Elles existaient déjà dans la loi Leonetti de 2005, mais n’étaient valables que trois ans et pouvaient ne pas être suivies par le médecin.
Le nouveau texte prévoit qu’elles s’imposeront au médecin « sauf en cas d’urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation », et qu’elles seront sans limite de validité mais révisables et révocables à tout moment. Un modèle officiel va voir le jour, pour éviter les imprécisions compliquant la tâche des médecins.
Les députés ont aussi adopté les dispositions de la proposition de loi donnant un rôle accru à une personne de confiance, désignée pour exprimer la volonté du patient s’il ne peut plus s’exprimer.
La fin de vie, il faut veiller à ce qu’elle soit paisible pour la personne et pour son entourage. Un long débat ...