Ecrit le 23 septembre 2015
30 millions de décès auraient pu être évités en 2013 dans le monde, dus à des facteurs de risques tels que l’alcool, le tabac, la mauvaise alimentation, l’hyper-tension non traitée, l’environnement.
décès prématurés, années vécues avec une incapacité : 188 pays ont été étudiés par des chercheurs sur les années 1990-2013 sur 79 critères dont les pratiques de lavage des mains, l’exposition professionnelle au trichloroéthylène, le retard de croissance chez les enfants, les rapports sexuels non protégés, l’obésité ... Etude parue dans The Lancet 11 septembre 2015
Facteurs de risque
Les facteurs de risque varient selon les époques. En 1990 les principaux risques étaient l’eau insalubre, l’assainissement et le lavage des mains ; la pollution de l’air de la maison ; l’allaitement maternel non optimal ; la dénutrition infantile. Les choses ont évolué. En 2013, les six facteurs de risque les plus importants ont été globa-lement les risques alimentaires (faible consommation de grains entiers, trop de viande rouge et de boissons sucrées), la haute pression sanguine, la malnutrition infantile et maternelle, le tabac, la pollution de l’air, et l’obésité, mais aussi l’alcool et le manque de sommeil. Le rapport met le doigt sur la violence conjugale, l’usage de drogues, les rapports sexuels non protégés.
Les 79 risques étudiés, répartis en trois groupes (comportement, environnement, risques professionnels) expliquent 57% des décès dans le monde et plus de 41% des AVCI (Accidents vasculaires isché-miques) mondiaux. Chacun des facteurs de risque inclus dans cette analyse est modifiable, montrant l’énorme potentiel de la prévention pour améliorer la santé humaine.
L’étude dit qu’il existe des possibilités considérables d’amélioration de la santé des individus et de la population en modifiant les comportements. « Bien que les médicaments et vaccins aient un rôle dans la réduction des effets nocifs de certains comportements, il est urgent de changer les comportements » dit l’étude insistant en particulier sur l’alimentation, l’activité physique et l’obésité.
L’étude rappelle en particulier qu’il faut considérablement diminuer la consom-mation de sel (et l’utilisation de sel par l’industrie agro-alimentaire).
L’hypertension artérielle arrive en tête des risques évitables, source de 10 millions de morts via des maladies cardiovasculaires, devant le tabac (4,4 millions de décès chez les hommes, 1,4 chez les femmes).
L’usage du tabac demeure un déterminant majeur de la santé mondiale, au deuxième rang en termes de risque en 2013
La dénutrition maternelle et infantile était le principal risque global en 1990 et reste le troisième plus important en 2013 : dénutrition importante de l’enfance, carence en fer, allaitement maternel non optimal, carence en vitamine A et en zinc, 1,3 million de décès en 2013, principalement en Afrique.
La pollution de l’air est aussi à prendre en compte : particules, mauvaise qualité de l’air des maisons, utilisation par les ménages de combustibles solides.
L’alcool reste un risque majeur, au sixième rang des facteurs de risque mondiaux.
La charge attribuable à une eau insalubre, à un assainissement dangereux, et aucun lavage des mains avec du savon est également considérable
Le rapport n’a pas étudié les troubles mentaux et la toxicomanie, les troubles musculo-squelettiques, et les troubles neurologiques.
Ca va mieux, mais ...
Selon l’étude, la santé générale s’est améliorée dans le monde entier, grâce à d’importants progrès contre les maladies infectieuses telles que le sida et le paludisme dans la dernière décennie et les gains dans la lutte contre les maladies maternelle et infantile.
Globalement l’espérance de vie à la naissance a augmenté (6,2 ans pour les hommes et 5,4 ans pour les femmes) mais pas de façon uniforme selon les pays : +14ans au Nicaragua et -2 ans au Belize !
L’espérance de vie en bonne santé a augmenté aussi.
En France l’espérance de vie a augmenté de plus de cinq ans chez les hommes et de près de quatre ans chez les femmes entre 1990 et 2013. Elle était de 73,04 ans pour les premiers et 81,21 ans pour les secondes en 1990. Elle est désormais de 78,38 ans et 84,91 ans, respectivement.
L’espérance de vie en bonne santé a, elle aussi, progressé en France. Elle est passée, au cours de la même période, de 64 à 68,43 chez les hommes et de 69,64 à 72,32 ans chez les femmes.
Travailler trop longtemps
Les horaires de travail à rallonge accroissent le risque d’affection coronaire et d’accident vasculaire cérébral (AVC), selon une vaste étude publiée jeudi 20 août dans la revue médicale britannique The Lancet, et portant sur 603 838 personnes.
Travailler plus de 55 heures par semaine augmenterait de 33 % le risque de faire un AVC et de 13 % celui de développer une maladie des coronaires (les artères nourricières du cœur) par rapport à un travail hebdomadaire de 35 à 40 heures.
Parmi les membres de l’OCDE (Organisation pour la coopération économique et le développement) la Turquie a la plus grosse proportion de salariés travaillant plus de 50 heures hebdomadaires (43 %), alors que les Pays-Bas ont la proportion la plus faible, moins de 1 %.
Juste derrière la Turquie, on trouve le Mexique (28,8 %) et la Corée du Sud (27,1 %). La France arrive en 9e position (8,7 %) alors que l’allemagne compte seulement 5,6 % d’employés réalisant plus de 50 heures de travail par semaine, selon des chiffres publiés en avril par l’OCDE.
Le WE devrait durer trois jours !
Alors qu’en France on nous répète que nous ne travaillons pas assez, le journal NYMag explique qu’il faudrait trois jours de congé dans la semaine, et pour plusieurs raisons :
- 1) pour être en meilleure santé. Une étude parue dans The Lancet, montre que les travailleurs manuels qui travaillent de longues heures ont 30 % plus de risques de diabète de type 2 que les personnes qui ont travaillé moins de 40 heures par semaine à ces mêmes types d’emplois.
- 2) pour dormir davantage : les personnes qui travaillent moins de 40h/semaine s’endorment plus facilement et ont un sommeil plus réparateur.
- 3) pour travailler mieux : selon Sarah Green Carmichael, « Au dix-neuvième siècle, quand les syndicats ont forcé les entrepreneurs à limiter les journées de travail à dix heures (et ensuite à huit), les managers ont été surpris de voir que la productivité augmentait et que les erreurs coûteuses et les accidents diminuaient ».
Dessin : Buller : vient de « coincer la bulle », expression attribuée aux artilleurs à qui l’on demandait de régler les niveaux à bulle des pièces d’artillerie. Une fois la bulle « coincée » entre les deux repères, il n’y avait plus qu’Ã attendre.
14 octobre Châteaubriant
Rencontre débat : Améliorons le parcours santé, 18h30 Châteaubriant, Halle de Béré. S’inscrire avant le 5 octobre. Contact : 02 40 55 68 00