Ecrit le 4 septembre 2019
Du vendredi 6 au lundi 9 septembre prochain se tiendra à Châteaubriant la Foire de Béré dont l’existence, attestée par un document signé par Mgr Airard, évêque de Nantes, le 1er novembre 1050, remonte à une date bien antérieure.
Installée à côté des stands des exposants et de l’exporama consacré cette année au vélo, la fête foraine, une des plus grandes de l’Ouest, proposera cette année aux amateurs de sensations fortes 12 grands manèges de plus de 20 mètres de hauteur dont La Pieuvre et L’Euro Splash (éclaboussures garanties !) à côté des 8 manèges pour enfants et des autres distractions traditionnelles : auto-tam-ponneuse, palais des glaces, salles de jeux et d’adresse, ball trap, stands de tir, loteries etc.
Etymologiquement, le mot manège, dont l’ « ancêtre » est le carrousel (1), fait partie de la famille de main. Emprunté au mot italien maneggio, qui signifie maniement, dressage des chevaux, il désigne ensuite le lieu où l’on exerce les chevaux : la salle de manège et, par ellipse, le manège, qui est une grande salle couverte de 60m sur 20m dont le sol est en terre battue.
Par extension, le manège désigne l’éta-blissement où l’on pratique l’équitation. A Saumur, quand on parle du Manège on sous-entend le Cadre Noir.
Au XIXe siècle, le manège était aussi un appareil formé d’un arbre vertical portant une perche horizontale à laquelle on attelait un animal qui permettait d’utiliser la force de celui-ci pour faire mouvoir par exemple une machine à battre.
c’est enfin un appareil muni d’un train d’engrenage qui fonctionne à l’aide de moteurs comme on en voit par exemple dans les fêtes foraines : sur la plate-forme circulaire sont disposés des chevaux de bois, des figures d’animaux, des véhicules de toutes sortes, des citrouilles transformées en carrosses, où se placent les enfants pour faire « un tour de manège » au son de la musique enregistrée d’un orgue de Barbarie ou de musiques plus actuelles.
Au figuré, par allusion au fait que les chevaux de manège, parfaitement dressés, se plient à toutes les sollicita-tions, le mot manège est employé pour dénoncer le comportement adroit et plein d’artifices d’une personne qui cherche à arriver à ses fins de manière indirecte. Par extension, dans le langage familier, il est synonyme de manière d’agir qui paraît incompréhensible : « Arrête donc ton manège ! »
Rappelons la série télévisée créée par Serge Danot en 1964, Le manège enchanté qui, prenant la place de l’émission quotidienne Bonne nuit les petits, a ...enchanté plusieurs générations de jeunes téléspectateurs puis est devenue un long-métrage d’animation numérique en 2005 : ses héros étaient entre autres Pollux le chien, Zébulon le pantin à ressorts, Margotte la petite fille, et le père Pivoine à l’ orgue de Barbarie.
Soulignons enfin que le terme anglais management, qui est aujourd’hui abon-damment employé dans le monde de l’entreprise, est issu d’un verbe français datant du XVe siècle : menasger qui signifiait : tenir les rênes d’un cheval.
(1) Le carrousel trouve son origine dans l’empire byzantin avec de véritables chevaux tournant autour d’un piquet. Arrivé en Europe par l’Italie, le premier carrousel est installé à Paris en 1605 sous Henri IV , qui le popularise. Les chevaux seront remplacés par des chevaux de bois après la Révolution. Située dans le premier arrondissement de Paris, la place du Carrousel fait face au Louvre. Notons enfin qu’en anglais manège à chevaux se dit carousel.
DEVINETTE : d’où vient l’appellation « orgue de Barbarie » ?
REPONSe à la DEVINETTE du dernier numéro : c’est à DAVOS que se tient chaque année à la fin du mois de janvier le Forum économique mondial créé en 1971 par Klaus M. Schwab, professeur d’économie en Suisse.
Elisabeth Catala