Ecrit le 16 mai 2007
Un emploi, un emploi !
C’est fait, que voulez-vous qu’on vous dise ! Sarkozy est élu, va bien falloir faire avec. Et il va falloir qu’il tienne ses promesses. Les Français ont deux préoccupations majeures, qui sont liées : le pouvoir d’achat et l’emploi.
Pour le pouvoir d’achat, c’est mal barré : il n’y aura pas de coup de pouce au SMIC. Les salariés qui travaillent à temps complet pourront peut-être avoir quelques heures sup’. Ceux qui sont à temps partiel, faut pas trop y compter et ceux qui ne bossent pas c’est ... coucou-rien-du-tout.
Pour le chômage ... à supposer que la baisse du chômage soit conforme à ce qui a été raconté, cela fait encore 2 millions de chômeurs de catégorie 1 (Ã la recherche d’un emploi à temps plein et à durée indéterminée) ... sans oublier les chômeurs des autres catégories.
N.Sarkozy pourra-t-il faire quelque chose en matière d’emploi ? Il l’a promis .... Mais ce n’est pas lui qui crée l’emploi ....
NAIRU
Les économistes, eux, ont les yeux fixés sur le NAIRU (en anglais : Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment ou Taux de chômage n’accélérant pas l’inflation), avec un lien étroit, disent-ils, entre le chômage et l’inflation.
Premier cas :
S’il y a une forte charge de travail,
Alors le nombre de demandeurs d’emploi diminue,
Donc le pouvoir de négociation des travailleurs augmente,
donc les salaires nominaux augmentent,
ce qui provoque une hausse de l’inflation
(les firmes augmentent leur prix pour faire face à la hausse de leurs dépenses).
Ainsi, lorsque le taux de chômage passe en dessous du NAIRU, la pression sur le marché du travail provoque une hausse de l’inflation.
Deuxième cas :
Si le taux de chômage est plus élevé que le NAIRU,
Alors le pouvoir de négociation des travailleurs est faible,
et les firmes peuvent baisser leurs coûts puis leurs prix : l’inflation diminue.
La valeur du NAIRU c’est finalement le taux de chômage pour lequel l’inflation reste constante.
Le diable moderne
Le Nairu est le Diable Moderne : le chômage qui en résulte sert avant tout, et délibérément, à faire peur aux citoyens et aux salariés. Afin de les rendre plus dociles... A chaque époque son Diable et ses formes de contrôle social.
Les discours actuels sont à la culpabilisation de ces « fainéants de chômeurs », qui ne penseraient qu’Ã frauder le système. Et si c’était le système qui nous fraudait tous ?
Comment Sarkozy va-t-il s’y prendre, sachant que l’emploi a plutôt tendance à diminuer (voir les licenciements massifs qu’on annonce sans cesse), pour diminuer le nombre de chômeurs, sans pour autant créer de l’inflation ? Ca, il ne l’a pas dit !
Diminuer le nombre de chômeurs
Il y a deux façons de diminuer le nombre de chômeurs :
– en augmentant les embauches
– en faisant disparaître des chômeurs
Ce dernier procédé n’est pas nouveau : la France l’a largement utilisé avec les pré-retraites, les contrats aidés et les stages de formation.
Le procédé est bien connu aussi en Hollande, en Angleterre, au Danemark, où les travailleurs qui ne sont pas en assez bon état physique pour trouver un travail, sont sortis de la catégorie « chômeurs » et placés dans la catégorie « handicapés ».
Ce que les gens préfèrent c’est, réellement, un travail pour eux et pour leurs enfants (bon moyen pour que ceux-ci ne traînent pas, désoeuvrés, dans les rues).
Un site intéressant : http://lenairu.blogspot.com/
Le chômage des uns, Le champagne des autres
Dimanche soir 6 mai 2007, une nouvelle fois, Sarkozy a eu de belles paroles : « Tous ceux que la vie a brisés, ceux que la vie a usés doivent savoir qu’ils ne seront pas abandonnés, qu’ils seront aidés, qu’ils seront secourus ». Et puis l’homme s’est échappé en abandonnant sa vieille Maman, dans son QG de campagne, comme une vieille chaussette, pour aller dîner et dormir au Fouquet’s sur les Champs Elysées, dans une des « suites » luxueuses du palace, coûtant entre 2500 et 8500 euros la nuit. Un cadeau paraît-il....
En termes de communication, on pouvait faire mieux, mais bon...
Puis il est parti, dans un avion privé, jusqu’Ã l’île de Malte dans un Falcon 900 EX. Petite opération coûtant 25 000 euros l’heure de vol. Un cadeau paraît-il....
En termes de communication, on pouvait faire mieux, mais bon...
Ensemble, sur le même bateau ?
Puis il a fait « retraite » sur un paquebot privé de 60 mètres de long, coûtant 173 000 à 193 000 dollars la semaine.
En termes de communication, on pouvait faire mieux, mais bon...
Afficher ainsi le luxe de ses amis, n’est pas très malin, pas plus que de vouloir nettoyer les banlieues au Kärcher
En tout cas il montre ainsi où sont ses amis : au sein d’une caste où figurent en bonne place les faiseurs d’opinion.
« Cela n’a rien coûté aux contribuables » a-t-il déclaré. Peut-être mais est-ce admissible de recevoir ainsi des gros cadeaux de grands patrons ?
Un certain Pierre Bérégovoy s’est vu accuser, par la Droite, en 1990, pour avoir bénéficié d’un prêt sans intérêt de un million de francs (soit 152 000 €)....
Dans le cas du nouveau président de la République, les cadeaux peuvent-ils être analysés comme une libéralité ? Si oui, y aura-t-il une contrepartie un jour ?
Note du 16 mai 2007 :
Heures supplémentaires
Les heures supplémentaires défiscalisées présentent des inconvénients graves :
L’absence de charges sociales peut pousser les entreprises à encourager leurs salariés à choisir des heures supplémentaires plutôt que d’embaucher des salariés. Ce qui nuirait à l’emploi.
Les entreprises seraient également incitées à proposer aux salariés de déclarer des heures supplémentaires fictives, exonérées de charges, plutôt que d’augmenter leur salaire horaire. Réduction des recettes fiscales de l’État à la clé.