Ecrit le 21 septembre 2011
Les complémentarités Lila et Tram-train
Profitant de la Foire de Béré, le Conseil Général a invité à une conférence portant sur « la mobilité au cœur du débat territorial ».
La mobilité est une contrainte quotidienne avec ses inconvénients : la durée, la fatigue, l’attention sans cesse sollicitée. Sera-t-il possible de transformer ces contraintes en atouts : moment de repos, de lien social ? Le Conseil Général a décidé de développer les transports collectifs sur le Pays de Châteaubriant, en adaptant Lila à l’arrivée du Tram-Train.
Différents maires « de la ligne » se sont exprimés à ce sujet. Le maire d’Issé espère que le Tram-train apportera de l’attractivité à sa commune. Il aménage la Rue de la Gare pour faciliter l’accès des voyageurs et acquiert 25 000 m2 pour des aménagements futurs.
Le maire d’Abbaretz explique que la réouverture de la ligne ne fait pas débat, mais qu’il faut réorganiser la circulation et l’urbanisation et créer des liaisons transversales avec Nozay et La Meilleraye. Il se réjouit de voir qu’il y aura 7 allers-retours quotidiens et insiste pour que le train circule aussi le dimanche.
Le maire de Châteaubriant se réjouit du projet de Tram-Train, rappelant que les premières études ont eu lieu (en 2002) du temps où son frère-jumeau était président de la commission infrastructures au Con-seil Régional... mais il oublie de dire que le train a perdu la ligne le 31 mai 1980 du temps où son père Xavier Hunault était Conseiller Régional. A cette époque Xavier Hunault n’a voté ni pour ni contre la « mise sur route » du train : pris d’un incompressible besoin d’uriner, il était sorti au moment du vote et sans laisser de consigne de vote ! Alain Hunault, maire actuel, a expliqué qu’il y aura, sur le pôle de la gare, 169 places de parking et une zone d’activités de 10 000 m2. Mais il n’a manifesté aucun souci des liaisons internes à la Com’Com’.
Le maire de La Chapelle sur Erdre, par ailleurs conseiller régional, a parlé d’un plan communal de déplacements « doux, balisés et sécurisés » et d’une réflexion sur les communes non desservies par une ligne de bus. Il a évoqué deux pôles d’échanges multimodaux et des navettes vers les villages et zones industrielles pour inciter les gens à prendre le train.
Jacques Roulet, qui effectue une étude pour le Conseil Général, a posé quelques principes préserver les conditions de transport à Nantes — bien étudier les horaires à destination de Nantes, de Châteaubriant et des gares intermédiaires — veiller à la durée des trajets (y compris temps d’attente et de correspondance). « Il s’agit de proposer une desserte Lila en correspondance avec chaque passage de tram-train, donc améliorer les fréquences de l’ensemble du réseau Lila ... tout en restant dans les limites budgétaires actuelles ». Pour les territoires qui ne seront desservis ni par le train, ni par le réseau régulier Lila, Yves Daniel rappelle qu’il y a « Lila à la demande » et des transports scolaires et que, dans ces deux cas, le service sera revu. « Et puis, a-t-il dit, il faudra développer le co-voiturage et accentuer le Lila-solidarité ! »
Discussion
Une personne a parlé d’auto-stop participatif à encourager en réservant des places de parking aux voyageurs qui co-voiturent.
Une autre personne s’est inquiétée de la desserte des communes situées au nord et à l’est de Châteaubriant. Il a été répondu que « lila à la demande » pourrait rendre service, de même que le transport scolaire et que, au besoin, ces « lignes virtuelles » pourraient devenir régulières. [Ndlr : il serait bon que, dans le prochain contrat passé avec le département et la Région, la Com’Com’ du Castelbriantais intègre des solutions à ce besoin de mobilité ]
Et puis il a été question des tarifs ! Ah la la ! Quel casse-tête ! C’est à la Région de décider et vite ! Le succès du tram-train en dépend. Il est apparu que le tarif de 2 euros, pratiqué par le département, ne sera pas tenable longtemps. Avec 50 personnes dans le car, chaque trajet « rapporte » environ 100 euros, mais coûte bien davantage si l’on prend en compte le carburant, le salaire du conducteur, l’achat et l’entretien du matériel. Alors quel tarif pour aller de Châteaubriant à Nantes ? 10 euros ? 14 euros ? .... ? On trouve que c’est cher. Mais se pose-t-on la question quand on prend sa voiture pour aller à Nantes ?
Autre point à prendre en compte : la qualité du service apporté aux voyageurs. Si ceux-ci, en descendant du train, ne trouvent pas des commerces à proximité, cela limitera leur intérêt. Ce sera le cas par exemple à Châteaubriant où, à part un hôtel, un bureau de tabac et un marchand de pizzas, il n’y a rien à proximité, ni boulanger, ni épicerie ou supérette. Les voyageurs devront donc faire leurs courses à Nantes ...
Certes, il y aura des parkings. Mais pour les gens venant de Nantes travailler à Châteaubriant, aucun service n’est encore prévu sur le futur « pôle d’activités », aucune navette n’est encore prévue (Ã notre connaissance) pour permettre aux voyageurs de rejoindre les ctés scolaires ou le pôle de santé ou les communes voisines.
Quelques chiffres
Le numéro de septembre du journal du tram-train est à l’adresse suivante :
http://www.journal-la-mee.fr/IMG/pdf/tram-train-sept2011.pdf
Le tram-train aura :
« ¢ Une vitesse maximum de 100 km/h. »¢ Distances de freinage :
# à 100 km/h, le tram-train s’arrête totalement en moins de 160 mètres.
# à 40 km/h, le tram-train s’arrête totalement en 40 mètres.
« ¢ Le tram-train a la possibilité d’embarquer 250 passagers par rame, dont 98 assis. De plus, deux rames peuvent être couplées pour accueillir davantage de passagers. »¢ Le tram-train mesure 42 mètres de long et 2,65 mètres de large.
A la gare de Châteaubriant, les aménagements réalisés sous la maîtrise d’ouvrage de la Communauté de Communes du Castelbriantais. sont terminés.
La SNCF va faire une rénovation complète du bâtiment voyageurs, avec extension du hall d’accueil. et aménagement des quais : abri, mobilier urbain. Et construction de deux garages à vélos de 20 places couvertes (+ 10 places en extérieur)
La ligne de car régional Angers-Châteaubriant sera maintenue sans modification de service, et restera donc le moyen le plus rapide pour les Castelbriantais de rejoindre Paris via Angers.
Humour et entrain
La conférence a été animée, illustrée, par deux comédiens de « Casus délires » avec plein de jeux de mots sur le thème
« La folle histoire de la mobilité, du Moyen-Age à 2050 »1050 : pour aller à la première foire de Béré, on se déplace en sabots de bois ou en sabots de cheval. Le cheval est le meilleur véhicule du voyageur mais son défaut majeur est la lenteur.
23 décembre 1877 : arrivée du cheval vapeur. Le train tire un trait sur le cheval de trait.
1900 voici le premier cheval volant avec pégaze d’échappement. Le train et la voiture se livrent une bataille du rail où le train s’égare.
1980 : à Châteaubriant, le train perd la ligne
2013 : le Conseil Général offre un bouquet de services, un bouquet de Lila. Un nouveau projet de train se trame.
2050 : le Castelbriantais retourne avec entrain pour la 1000e fois à la Foire de Béré.
Ecrit le 12 octobre 2011
Tarif du Tram-Train
Suite à la parution, dans l’Eclaireur, d’une étude sur l’éventuel tarif du Tram-Train, le mouvement « Breizhistance » déplore : « le choix d’un tram train va entrainer des frais plus importants pour les collectivités et les usagers, jusqu’Ã 14 ou 15 euros pour les habitants du canton de Rougé désireux de se rendre sur Nantes », s’interroge : « Si ça met plus de temps et que ça coûte plus cher, pourquoi nos concitoyens privilégieraient-ils ce mode de transport plutôt que la voiture ? » et déclare que le Tram-Train « servira avant tout la densification de la métropole nantaise en oubliant la solidarité territoriale et les intérêts de la population du nord-est du département et notamment du canton de Rougé »