Ecrit le 19 octobre 2011
Mettre au pas ... réprimander ... punir... Les banques ont fauté, les peuples seront punis. Il n’est que de lire les injonctions adressées aux gouvernements d’Italie et de Grèce, pour comprendre.
Le journal Corriere della Sera a publié la longue lettre adressée au gouvernement italien. On peut la lire en détail ici
En Italie
En voici des extraits :
Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (...) considère que les autorités italiennes doivent d’urgence adopter des mesures propres à restaurer la confiance des investisseurs. (...) Dans les circonstances actuelles, nous considérons les mesures suivantes comme indispensables :
a) Une stratégie de réforme globale, profonde et crédible, incluant la libéralisation totale des services publics locaux et des services professionnels est nécessaire. Cela devrait être appliqué en particulier à l’offre de services locaux, via des privatisations de grande ampleur.
b) Il est aussi nécessaire de réformer davantage le mécanisme collectif de négociation salariale permettant des accords d’entreprises, afin d’adapter les salaires et conditions de travail aux besoins spécifiques des firmes et d’améliorer leur pertinence vis-Ã -vis d’autres niveaux de négociations. (...)
c) Une révision en profondeur des règles régissant le recrutement et le licenciement des salariés devrait être adoptée, conjointement à la création d’un système d’assurance-chômage et d’une série de politiques actives du marché du travail capables de faciliter la réallocation des ressources vers les entreprises et les secteurs les plus compétitifs.
Il est possible d’intervenir davantage dans le système de retraites, en rendant plus contraignants les critères d’éligibilité aux pensions d’ancienneté (...) et réduire de façon significative le coût des emplois publics, en durcissant les règles de renouvellement du personnel et, si nécessaire, en baissant les salaires.
Nous encourageons aussi le gouvernement à prendre immédiatement des mesures pour assurer une vaste réforme de l’administration publique afin d’améliorer l’efficacité administrative et la bienveillance à l’égard des entreprises. Dans les services publics, l’utilisation d’indicateurs de performance devrait être systématique (en particulier dans la santé, l’éducation et le système judiciaire). Il est nécessaire de s’engager fermement en faveur de l’abolition ou de la consolidation de certains niveaux administratifs intermédiaires (comme les provinces). Les actions visant à réaliser des économies d’échelle dans les services publics locaux devraient être renforcées.
Ndlr : hélas, vous avez bien lu :
– rassurer les investisseurs
– faciliter la réallocation des ressources vers les entreprises
– améliorer la bienveillance à l’égard des entreprises
– privatiser à tour de bras
– baisser les salaires et réduire les emplois
La BCE n’a pas dit :
– rassurer les populations
– éviter les profits excessifs et les revenus démesurés.
– améliorer les conditions de vie de tous
– favoriser le plein emploi
– limiter la spéculation financière et immobilière.
Ce que cherche la Banque Centrale Européenne, très dévouée aux puissances de l’argent, c’est de faire payer aux peuples le mauvais comportement des banques et des agences de notation.
Et en Grèce
Et en Grèce ? Il en est de même, voici les exigences de la Troïka : UE / BCE / FMI : Union Européenne / Banque Centrrale Européenne / Fonds monétaire international !
- 1. Coupes dans les effectifs : saisonniers ou fixes : dans toutes les administrations, y compris les enseignants.
- 2. Etendre le chômage technique à l’ensemble du secteur public et application immédiate du système.
- 3. Egalisation de la taxe sur le fuel domestique sur celle du gas-oil.
- 4. Permettre la retenue sur salaire de l’impôt de solidarité destiné à financer les caisses de chômage.
- 5. Baisse des retraites pour les marins et les anciens employés de l’opérateur téléphonique OTE.
- 6. Suppression des subventions à la Poste pour la distribution de la presse.
- 7. Nouveau cadre juridique dans le secteur public pour réduire les indemnités de départ et les heures supplémentaires.
- 8. Gel des retraites primaires et complémentaires jusqu’en 2015.
- 9. Augmentation des amendes pour les constructions illégales.
- 10. Fusion ou fermeture de 35 agences d’Etat.
- 11. Fusion ou fermeture de 10 autres structures : agence nationale de la jeunesse, organisme de télévision publique, société de l’immobilier public, société des biens immobiliers touristiques, etc.
- 12. Recensement des biens mobiliers et immobiliers sous le contrôle de l’Etat.
- 13. Recenser tous les avantages sociaux et prestations de santé ; signature de négociations collectives dans 16 hôpitaux privés ; signature de contrats entre hôpitaux privés et publics pour la locations de lits.
- 14. Nouvelle loi pour réduire les retraites agricoles.
- 15. Réduire les prix des médicaments en passant des accords avec les laboratoires pharmaceutiques.
Mais rien, rien contre l’armement inouï vendu à la Grèce par la France et l’allemagne — rien contre les riches trafiquants grecs d’euros planqués en Suisse —, rien contre les suites de la dette des Colonels de 1967-1974 — rien contre les bétonneurs fraudeurs des JO de 2004.
Les « hommes en noir » de l’UE ne s’en prennent qu’aux pauvres Grecs, aux salariés grecs, aux chômeurs grecs, aux retraités grecs, pas aux riches grecs, pas aux rentiers grecs... La troika à Athènes, c’est comme un corps expéditionnaire, c’est comme la fin d’une guerre perdue où les occupants pillent le pays, le mettent en coupe réglée... Tout cela accompagné d’une campagne de propagande européenne anti-grecque digne de 14-18.
Ecrit le 19 octobre 2011
Menaces sur la planète
Les perspectives des économies européenne et américaine se dégradent. Le groupe d’assurance-crédit Coface constate une dégradation de la solidité des entreprises des deux côtés de l’Atlantique et a levé sa surveillance positive sur plusieurs grandes économies, dont les Etats-Unis, l’Allemagne et la France. Les évaluations de l’Italie et du Portugal ont été placées sous surveillance négative et celles de la Grèce et de Chypre ont été baissées d’un cran. La Coface a estimé (le 13/10) que la situation économique s’est détériorée depuis l’été, la volatilité des marchés traduisant une crise de confiance qui commence à se transmettre à l’économie réelle, dans un contexte où le désendettement des acteurs économiques pèse sur l’activité. La défiance à l’égard des banques pourrait en outre affecter le crédit aux entreprises.
L’impact de cette situation se ressent en Asie aussi qui risque de pâtir des hoquets de l’économie américaine et des problèmes de dette de pays européens.
La famine qui dure depuis des mois en Afrique de l’Est, principalement en Somalie, en Éthiopie et au Kenya devrait prendre de l’ampleur dès le mois de novembre. La vie d’environ 12 millions de personnes est en péril et plus de 30 000 enfants en sont déjà morts.