Ecrit le 11 juin 2008
Yec’hed Mat
{Au commencement des mots Pour finir un sens, Pour parler d'émotions, de bonheur, de notre vie Parler, dicter, raconter, ordonner ce que l'on pense dans notre tête De ce que l'on ressent jour après jour}
écrit Matthieu dans le livre Yec’hed Mat
Après Malbââ, la mémoire de l’esclavage, les élèves de Première « Bac Pro Commerce » du Lycée Etienne Lenoir se sont lancés dans un projet d’écriture poétique et graphique, avec Chrystelle Pasquier (professeure de mots), Pascal Tourneur (professeur de magasin), Florent Durancière (professeur d’images) et Françoise Vallée (professeure de livres)
« Pour moi c’est une évidence : faire écrire les élèves » dit Chrystelle Pasquier, celle que son inspectrice appelle « Madame Projet ». Sur deux années scolaires, les élèves ont lu quatre livres de poésie contemporaine et rencontré des artistes d’aujourd’hui : Magalie Thuillier pour la poésie et l’écriture, Morgane Isilt Haulot pour esquisser les images, Thierry Maillard pour faire entendre les textes.
« L’écriture est un apprentissage. J’essaie d’amener les jeunes à comprendre qu’ils peuvent écrire, qu’ils ont beaucoup de choses intéressantes à exprimer, que l’on peut prendre plaisir à lire, à écrire. Etre bien » dit encore C.Pasquier.
La poésie contemporaine, heurtée, déstructurée, courte, sans ponctuation c’est ce que l’on trouve en laissant filer son crayon. Une accroche, quelques mots, des rêves qui passent, l’instant que l’on saisit
{Dans le temps lent, l'été la vie qui va On trace son chemin et puis rien.} (Mathilde)
Un poète pour autoriser la libération de la parole, un plasticien pour calligraphier les lettres, un théâtreux pour oser déclamer, murmurer . jouer
La légèreté du rivage, donne un espoir en couleur, faute sur les ombres de l’enfance, qui contiennent le visage sans âme.
La mémoire c’est du souvenir en conserve, j’écris contre le bruit de la douleur du monde
(Lise-Marie)
Des lettres et c’est beau
Chaque élève a écrit une dizaine de textes. Trois seulement ont été retenus pour fabriquer « leur » livre, le livre dont ils sont fiers. Mais comme l’éducation n’est jamais oubliée, ils ont cherché le coût de fabrication, le prix « psychologique » auquel ils pourraient le vendre, les sponsors possibles (quatre entreprises de Châteaubriant en plus des « institutionnels » ), le moyen de le commercialiser. Ils ont relu les textes, corrigé l’orthographe en respectant le rythme et la qualité nés du choc des mots.
Et au bout du livre, ils sont heureux.
La vie s’agite comme une vie de vague, pure onde marine, dire la vie, faire le tri ; la poésie est ce qui reste au fond du tamis .
(Noémie)
Le livre est en vente, 12 €, au Lycée Etienne Lenoir à Châteaubriant