Patrons jetés, pauvres patrons, pauvres ministres
Ecrit en 2000
Que de zéros, pauvre patron
L’ancien patron de Coca-Cola, remplacé en décembre 1999 après les difficultés du groupe, est parti avec des indemnités royales et un avenir assuré, à peine quelques jours après la décision du groupe de sodas de licencier 6.000 personnes dans le monde. Outre la baisse des ventes sur les deux dernières années, Coca-Cola a en effet été ébranlé par le rappel de millions de cannettes souillées en juin en France et en Belgique à la suite de malaises d’une dizaine de consommateurs. Son image a également été altérée par les plaintes de ses employés de couleur pour discrimination raciale.
Douglas Ivester a en effet quitté le groupe le 17 février avec 17,1 millions de dollars d’indemnités en poche (soit 120 millions de francs). Officiellement, le conseil d’administration a accepté sa démission. Une manière élégante pour dire que Douglas Ivester « payait » pour les performances médiocres du groupe et une image écornée.
En fait, « payer » c’est une façon de parler. Dans une note, Coca-Cola égrène tous les avantages négociés par l’ancien patron pour son départ. Outre les 17,1 millions de dollars d’indemnités (soit 120 000 000,00 F) , Douglas Ivester va toucher chaque mois un salaire de 66 300 dollars (464 100,00 F) jusqu’Ã ses 55 ans, soit en mars 2002.
Ensuite, tout en gardant la couverture sociale payée par le groupe, le PDG et son épouse percevront une retraite mensuelle de 56.000 dollars jusqu’Ã leur décès (soit 392 000,00 F).
De plus, dans le cadre d’un plan d’entreprise sur les primes de résultats, l’ex-patron a touché 1,5 million de dollars le mois dernier (10 500 000,00 F) et empochera la même somme en février 2001 et autant un an après.
Pour éviter qu’il aille monnayer auprès des concurrents ses connaissances dans le secteur des boissons ou les petits secrets de la maison d’Atlanta, Douglas Ivester a reçu le titre honorifique de consultant. A ce titre, et quand il ne touchera plus son salaire, l’ex-patron recevra chaque année 675.000 dollars entre 2002 et 2007 (soit 4 725 000,00 F par an, ou 393 750 F par mois). Enfin, M. Ivester a en réserve ses stock-options, accumulées sur sa carrière et qui sont valorisées à près de 100 millions de dollars (soit 700 millions de francs). Il y a des gens plus malheureux !
A titre de comparaison, les 179 salariés qui ont perdu leur emploi à la suite de l’incendie de l’usine Frigé-crème à Nantes le 9 juin 1998, ont dû faire appel à la justice pour obtenir une indemnité. La Cour d’Appel de Rennes, le 10 mars 2000, leur a accordé la somme de 15 000,00 F chacun. cela va coûter 2 700 000,00 F à l’entreprise. On est très très très loin de ce que Coca-Cola va verser à son ex-patron
Le smicard et le ministre : tête de litote + 70 % pour les Ministres
Ecrit en 2002
La litote est une façon de parler qui consiste à faire entendre « plus » en disant « moins ». Par exemple, quand on dit « ce n’est pas mauvais du tout ! », cela veut dire en général « c’est bon ».
Et de fait, le 1er août, Jean-Pierre Raffarin a dit qu’il ne s’opposerait pas au dispositif concernant les rémunérations des ministres. Façon de dire qu’il est pour. Reprenant et amplifiant une proposition du sénateur socialiste Michel Charasse, le député Gilles Carrez (RPR) a proposé de porter à 13 300 € (primes comprises) le traitement mensuel brut des ministres (soit 87 200,00 F par mois), à savoir une augmentation de 70 % de leur rémunération actuelle (Ã propos, le SMIC brut varie de 1100 à 1154 € par mois).
+ 70 %
Francis Mer, Ministre de l’Economie et des Finances ne peut qu’y être favorable, lui qui a fait de gros sacrifices en devenant ministre : comme co-président du groupe Arcelor, il a gagné, en 2001, selon Le Canard Enchaîné : 684 000 € de salaire et 351 000 € de primes soit en moyenne 565 800 F PAR MOIS. Alors il est évident que son salaire de ministre est pour lui une misère, même si on y ajoute une voiture, un appartement de fonction, la possibilité de prendre les repas au ministère, et diverses autres bricoles comme des réductions dans les transports.
Il est vrai qu’être ministre n’est pas de tout repos, exige de nombreux allers-retours avec la province, la tenue de permanences locales et expose à de nombreuses critiques par toujours faciles à supporter et qui peuvent justifier une indemnité pour « souffrance morale ». Il est vrai aussi que l’Italie, l’Allemagne et la Grande-Bretagne sont plus généreuses pour leurs ministres.
Mais il est regrettable que le gouvernement Raffarin accepte cette hausse de 70 % du salaire des ministres alors qu’il vient de refuser de donner le moindre coup de pouce au SMIC et que la baisse des impôts ne favorise que les contribuables les plus aisés.
Dîtes, vous ne voudriez quand même pas comparer un SMICard et un Ministre. L’un est de la « France d’en bas », comme dit Raffarin. L’autre est de la « France d’en haut ». En bas on bloque les salaires, en haut on les augmente tout en diminuant les impôts directs. Et sans avoir d’état d’âme !
(écrit le 19 juillet 2002)
La cupidité des patrons
Eh bien, il n’y va pas de main morte ! Alan Greenspan président de la Banque centrale américaine, a tancé les patrons, en parlant de leur « cupidité » : « Les hommes ne sont pas devenus plus cupides que par le passé. Ils ont simplement eu beaucoup plus de possibilités de l’être (...). La falsification et la fraude détruisent le capitalisme et la liberté de marché, et plus largement les fondements de notre société » a -t-il dit le mardi 16 juillet devant la Commission bancaire du sénat américain
Et il a continué, comme un vulgaire gauchiste, en reconnaissant qu’il avait « eu tort de penser que le marché seul pourrait résoudre le problème ». Hé bé ! où allons-nous si les plus hautes autorités monétaires du monde en sont à se poser de telles questions ! Pour de nombreux analystes, en effet, Alan Greenspan passe pour l’homme providentiel, le seul capable de rassurer et de mettre un terme au cercle vicieux actuel où les scandales comptables alimentent les doutes sur les entreprise et précipitent la chute de la Bourse et du dollar. Au point que, En France, le gouvernement Chirac-Raffarin n’ose même plus ressortir ses fameux « fonds de pension à la Française » en constatant que la chûte de la Bourse a fait fondre la valeur des actifs des fonds de pension (là où ils existent) : de 9 % en Angleterre, de 7 % en Belgique et aux Pays-Bas, de 14 % pour le fonds de retraite Calpers des fonctionnaires de Californie ... et ce n’est sans doute pas fini .
M. Greenspan a longuement insisté sur la responsabilité des chefs d’entreprise. « Si nous réglons le problème des PDG, les autres problèmes disparaîtront. Si nous ne changeons pas leurs comportements, les réformes ne seront pas efficaces ». Tiens donc, d’habitude c’étaient les salariés qui posaient des problèmes, au point qu’on les licenciait sans état d’âme. Voilà qu’ Alan Greenspan montre enfin que le problème vient de certains PDG ! C’est nouveau ! « Les fraudes et le mensonge sont du vol » dit-il. Pour moins que cela on licencierait des salariés pour faute lourde ! sans indemnité !
On retrouve alors, très concrètement, ce qu’expliquait Jacques Nikonoff dans sa conférence à Châteaubriant le 4 juin 2002 en expliquant la conception anglo-saxonne de l’entreprise : « l’entreprise se réduit aux actionnaires. Tout doit être fait à leur plus grand profit »
Alan Greenspan dit de même : « Les actionnaires se comportent maintenant de façon générale dans une pure logique d’investisseurs, pas de propriétaires des sociétés. Notre vaste et très liquide marché financier incite les institutionnels à vendre leurs titres quand ils ne sont pas satisfaits des dirigeants plutôt qu’Ã régler les problèmes. Cela a placé de facto le pouvoir dans les mains des PDG... Le patron doit avoir l’autorité pour mettre en place la stratégie d’entreprise, mais aussi a la responsabilité d’en rendre compte de façon précise. Tant que les manquements à cette obligation ne seront pas soumis à des peines très lourdes, comme beaucoup le recommandent, notre système comptable et les autres éléments du gouvernement d’entreprise ne fonctionneront pas de façon optimale »
Ecrit le 24 septembre 2001
Entreprises
La situation n’est pas florissante dans le monde, du point de vue économique. Dans notre région, il y a des inquiétudes aussi. Par exemple, à ATLAS-ISSE les salariés s’attendent à ce qu’on leur annonce 2 jours de chômage par semaine, jusqu’Ã la fin de l’année. Chez NOVEMBAL les salariés ont aussi des inquiétudes et craignent ce qui va leur être annoncé jeudi 4 octobre. A la MEAC à Erbray, il y a eu aussi des licenciements ces dernières semaines (en tout 69 pour le groupe). Et ne parlons pas de KLM (Nozay) et de FOCAST . La croissance n’aura pas duré longtemps, du moins pour les salariés.
Pour les cadres dirigeants c’est autre chose : la France arrive en tête des pays d’Europe pour les plus values potentielles sur les stock-options distribuées dans les entreprises les plus généreuses. Le nombre de bénéficiaires de stock-options aurait doublé en France de 1999 à 2000. Les 560 principaux cadres dirigeants membres des comités exécutifs des sociétés du CAC 40, ont droit, CHACUN, en moyenne, à une plue-value potentielle de 17 millions de francs, alors que les 68 000 autres bénéficiaires de stock-options peuvent espérer un gain de 570 000 F. Rappelons que le montant du SMIC net est de 70 133 F (pour 39 heures/semaine).
Et les détenteurs de stock-options bénéficient en France d’une situation fiscale plus favorable que leurs collègues américains, allemands, espagnols ou hollandais.
(écrit le 24 avril 2002)
Le salaire du PDG :+ 80 % en 2001
La loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) oblige les groupes industriels à détailler la rémunération de leurs « mandataires sociaux » (comme c’est bien dit !). Selon ce document, M. Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi, a reçu en 2001 "une rémunération nette après impôts de 2,38 millions d’euros, avantages en nature compris" soit 1 300 000,00 F par mois. Le pauvre ! Ca fait tellement de zéros qu’on a du mal à y croire et qu’on se demande bien ce qu’il peut en faire. On sait seulement que sa rémunération a augmenté de 80 % en 2001. Au total, les dix premiers salaires ont représenté 61,2 millions d’euros de charges pour le groupe en 2001.
M. Messier a bénéficié en outre de 125 325 euros de jetons de présence reçus en tant que membre du conseil d’administration des sociétés du groupe. Et il a reçu en outre des « actions » de l’entreprise. Fin 2001, il possédait 592 810 actions, contre 152 090 un an auparavant. Les actionnaires (qui constatent que le cours de l’action Vivendi a baissé de 40 % depuis le début de l’année 2002), se sont irrités de cet état de choses ... On ne va pas pleurer sur les actionnaires mais on peut s’inquiéter de ce qui va arriver pour les salariés et, plus globalement, pour « l’exception culturelle française »
Ecrit le 1er octobre 2003 :
Selon l’Humanité du 19 septembre 2003 :
Dick Grasso, le puissant patron de la Bourse américaine
a été forcé de démissionner mercredi 17 septembre 2003 après le scandale provoqué par sa rémunération.
PDG du NYSE (New York Stock Exchange) depuis 1995, Dick Grasso a signé le mois dernier un contrat rallongeant de deux ans son mandat, jusqu’au 31 mai 2007. C’est l’annonce de la rémunération accompagnant cette reconduction qui a déclenché un tollé : 139,5 millions de dollars par an. Elle aurait même atteint 187 millions, si M. Grasso n’avait renoncé aux 48 millions supplémentaires promis pour les 4 prochaines années.
Ce généreux contrat de travail incluait une protection rapprochée pour lui et sa famille, une voiture avec chauffeur, l’accès à des jets privés, ainsi que le remboursement de frais d’abonnement à des clubs de loisir. « Un Américain moyen aurait dû travailler pendant 5.200 ans, 40 heures par semaine, pour toucher ce que M. Grasso a touché », a lancé le trésorier de l’Etat de Californie, Phil Angelides. Mais pourquoi on n’a pas licencié le Conseil d’Administration qui a accordé de telles rémunérations à son PDG ?
CAC 40 : Les salaires de la honte
Les trente-neuf présidents des sociétés du CAC 40 (Bourse) qui ont publié leur rémunération l’an dernier ont reçu un salaire moyen de 2,123 millions d’euros et des stock-options d’une valeur de 5,373 millions d’euros, Pour réaliser cette étude, Proxinvest et Hewitt se sont fondés principalement sur les données figurant dans les derniers rapports annuels publiés, ceux de l’exercice 2001, qui sont soumis pour la première année aux obligations de transparence prévues par la loi sur les nouvelles régulations économiques.
Ils constatent que la rémunération totale de 7,496 millions d’euros (salaires et stock-options) des patrons du CAC 40 représente en effet l’équivalent de 554 années de smic (soit plus de 4 millions de francs par mois, EN MOYENNE)°. En 2000, les grands patrons gagnaient en moyenne l’équivalent de 498 fois le smic, rappelle l’étude. La progression est donc de 11,2 %
En 2001, les grands patrons les mieux rémunérés ont été Jean-Marie Messier (Vivendi Universal) : 36,26 millions d’euros, Lindsay Owen-Jones (L’Oréal) : 21,26 millions d’euros, Jürgen Dormann (Aventis) : 17,22 millions d’euros ; Bernard Arnault (LVMH) : 15,38 millions d’euros, et Jean-Luc Lagardère (Lagardère Groupe) : 14,72 millions d’euros.
Hausse permanente
Les comités de direction des grandes entreprises voient aussi leur rémunération fortement progresser. En moyenne, les 473 premiers dirigeants du CAC 40 ont perçu 2,499 millions d’euros (+ 3,91%),malgré la baisse des stocks-options.
« Alors que le contexte économique se dégrade, que le chômage ne se réduit pas en Europe, que les finances publiques ne connaissent que le déficit et que les courbes des indices boursiers plongent, les dirigeants peuvent-ils raisonnablement justifier d’une hausse permanente de leurs émoluments ? », s’interroge l’étude de Proxinvest et d’Hewitt.
(cf Le Monde du 29.11.2002)
(écrit le 8 janvier 2003) :
côté SUD-PTT
Bonne année à Jean-Marie Messier qui, en 2001 a reçu 36,26 millions d’euros (237 millions de francs) soit un RMI (389,10 euros) toutes les 34 secondes, Bonne année aussi à Lindsay Owen-Jones, PDG de l’Oréal ( 21,26 millions d’euros, un RMI toutes les 58 secondes). Et bonne année enfin à la médaille de bronze , Jürgen Dormann, PDG d’Aventis (17,22 millions d’euros, un RMI toutes les 71 secondes). Toutes nos condoléances à Michel Bon, PDG de France télécom qui n’a qu’un salaire de misère de 279 116 euros (ça fait quand même cent cinquante mille francs par mois).
Très bonne année à tous les chanceux qui une fois encore bénéficient de la prime de Noë l de 150 euros... Excellente année aux administrateurs des groupes Michelin, Air liquide, Lagardère et L’Oréal dont la moyenne d’âge dépasse soixante-cinq ans. A l’heure où tant de mauvais français ne pensent qu’à la retraite, il est réconfortant de constater qu’il y a encore des courageux qui ne regardent pas à la fatigue... et aux lucratifs « jetons de présence ».
Bonne année aux 10 % d’administrateurs des sociétés du CAC 40 (Bourse) qui détiennent 42 % des mandats de conseil d’administration. C’est quand même plus simple comme ça...
Excellente année à François Grappotte PDG de Legrand qui, en plus d’indemnités conséquentes, s’est assuré un « parachute doré » qui lui garantit toute sa vie au moins 50 % de ses rémunérations actuelles (soit une base de l’ordre de 3 millions d’euros par an).
Bonne année à tous les patrons qui ont touché de tels « parachutes dorés » dont les 357 740 premiers euros ne sont pas imposables
Condoléances à la France d’en bas ... Mais gare à la revanche
quand tous les pauvres s’y mettront.
(Communiqué de Sud-PTT)
Lire aussi : l’homme aux 3 millions de francs
Ecrit le 7 mai 2003 :
Le PDG de Giat Industrie, la boite qui va supprimer 3750 emplois, perçoit 27500 € par mois et a reçu plus de 4000 € d’augmentation, par mois, à mi-2002
Ecrit le 14 mai 2003 :
Comment ça va ? Axa , axa !
Dans le groupe d’assurances Axa, ça va couci couça. Selon les normes françaises son bénéfice aurait doublé. Selon les normes américaines, ses pertes auraient été multipliées par deux. Les actionnaires, eux, vont toucher un dividende en baisse de 40 %.
Mais le patron va bien, merci. Son salaire annuel est de 500 000 euros (273 000 F par mois). Le 14 mars 2003, le Conseil d’Administration lui a voté une prime de 1 353 487 euros (soit 8,9 millions de francs. Mais qu’est-ce qu’il peut bien en faire ?). Tout ça s’ajoute à ses jetons de présence et autres avantages en nature pour atteindre près de 2 millions d’euros en 2002 (soit 1 093 000,00 F par mois).
Nous avons dit, la semaine dernière, comment le patron de Giat Industries, qui va licencier 3750 personnes, gagne 27500 € par mois soit 180 000 F par mois.
157 fois
Le PDG de la Bourse de New York, Richard Grasso a touché un salaire de 10 millions de dollars en 2002, comparable à celui des patrons des grandes banques de la place, affirme mercredi 7 mai le Wall Street Journal, levant le voile sur l’un des secrets les mieux gardés. Ce salaire représente environ 72 millions de francs par an, soit 6 000 000,00 francs par mois
Le quotidien révèle également qu’au cours de ses 35 ans comme employé du New York Stock Exchange (NYSE), M. Grasso a accumulé entre 80 et 100 millions de dollars pour sa retraite. Imaginons qu’il vive encore 40 ans après son départ en retraite, cela lui fera entre 1 200 000,00 F et 1 500 000,00 F par mois.
Et en France on chipoterait pour qu’un pauvre SMICARD touche une pension de retraite de 100 % du SMIC ?
Le PDG : 1 200 000 F / mois
Le SMICARD : 7 600 F / mois
Et personne ne se révolte ?
Ecrit le 15 décembre 2004 :
Viré et reclassé
Le président de la commission des Finances du sénat, Jean Arthuis (UDF, Mayenne), a critiqué, à juste titre, les crédits alloués au Conseil d’Analyse de la Société, jugeant la création d’un tel organisme en contradiction avec la volonté de maîtrise de la dépense publique affichée par le gouvernement.
Doté d’un crédit de 150.000 euros, le Conseil d’Analyse de la Société a été créé en juillet 2004 pour recaser l’ancien ministre de l’Education nationale Luc Ferry et sans doute lui assurer un revenu confortable. Le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin a déclaré que son rôle était « d’éclairer le gouvernement sur les questions de société ».
Le secrétaire d’Etat Eric Woerth a assuré les sénateurs qu’il s’agissait de « quelque chose de très souple » et qui, avec le temps, devra « montrer son utilité ».
Ecrit le 2 juin 2010
Les ministres cumulards
René Dosière, député apparenté PS, a présenté un amendement visant à supprimer la possibilité pour un ministre de cumuler son traitement avec l’indemnité qu’il touche s’il est aussi élu local. Les ministres-maires, comme Christian Estrosi, et Laurent Wauquiez peuvent ainsi gagner jusqu’Ã 21.000 euros/mois (le cumul est plafonné à 1,5 fois le traitement de ministre). « C’est une particularité bien française que d’avoir des ministres à temps partiel, ironise René Dosière. Est-il bien essentiel qu’un ministre choisisse aussi la couleur des fleurs de sa ville ? »
Etrangement cet amendement n’a pas été voté par l’assemblée Nationale. Pourtant, si on veut maintenir la cohésion sociale, il faudrait que chacun fasse un effort ...