Ecrit le 22 juin 2011
Illustrer un U par son absence ; écrire un A avec trois crayons, faire un E avec une fourchette, un S et un C à la façon d’un arobase et au point de croix ! Ils en ont des idées, ces jeunes ! Dans le cadre d’un « itinéraire de décou-verte », avec leurs professeurs Virginie Michel (arts plastiques) et Angélique Chapelle (Lettres), la classe de 5e C du Collège Ville aux Roses de Châteaubriant a fait l’étude des lettres de l’alphabet, en suivant les conseils d’un plasticien, Ronan Le Dantec. Manon et Anaïs, point intimidées, ont raconté leur démarche. Elles avaient, de plus, fait l’effort de bien s’imprégner de leur texte : elles ont pu parler quasiment sans notes ! Bravo !
Les jeunes se sont intéressés aux origines de la lettre, du temps des Phéniciens (1000 ans avant JC, par emprunt à la civilisation égyptienne) : un ensemble réduit de signes graphiques pour symboliser la langue articulée ! Les Grecs ont apporté des modifications, en glissant les voyelles qui permettent de lire les consonnes, et en créant certaines lettres comme le i (iota). Les Grecs écrivirent également dans un premier temps en « boustrophédon ». Dans ce système, le sens de lecture progresse à
l’horizontale, alternativement dans un sens et dans le sens opposé, à la manière des bœufs au labour, revenant sur leurs pas à la fin de chaque sillon. Le boustrophédon a peut-être permis le passage entre le phénicien (où on lisait de droite à gauche), et le sens actuel (de gauche à droite) utilisé dans la plupart des langues.
Et les jeunes ont tiré une lettre et en ont fait une œuvre d’art ! Pas facile au début « il nous a fallu aller au delà de nos premières idées » dirent Manon et Anaïs. Un livre d’une trentaine de pages a été édité et remis à chaque élève. Et une exposition a montré leurs trouvailles à tout le collège.