Ecrit le 15 mai 2013
C’est dans un an que commenceront les grandes commémorations de la Grande Guerre. Prenons donc les devants avec plusieurs documents : un communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme et la page Facebook (!) d’un poilu fictif, sans oublier une statue en bord de route à Erbray.
Les mutins
Un pas vers la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de 14-18
Le ministre des Anciens combattants, Kader Arif, a annoncé le 16 avril 2013 à Craonne, dans l’aisne, à l’occasion du 96e anniversaire de l’offensive du Chemin des Dames de 1917, qu’il avait demandé un rapport avant la fin du mois de juillet pour avancer dans le processus de réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la Grande Guerre. La Ligue des droits de l’Homme qui, dès la guerre, a fortement porté ce combat et qui le considère comme inachevé, prend acte de cette annonce. Mais elle souhaite attirer l’attention sur les conditions pour que ce processus puisse aboutir à une vraie réhabilitation et ne soit pas un échappatoire.
d’une part, il ne peut y avoir de véritable réhabilitation que judiciaire. La Cour de cassation doit annuler leur condamnation sans renvoi devant une autre juridiction, comme pour l’arrêt de 1906 qui a innocenté le capitaine Dreyfus. De véritables réhabilitations ne pourront être effectives que par un tel processus.
La LDH demande aussi que la commission qui sera installée soit chargée de donner aux nombreuses familles, qui veulent savoir ce qu’il est advenu durant cette guerre à un ancêtre décédé sans avoir eu droit à la mention « mort pour la France », le maximum d’informations au vu des données conservées dans les archives militaires. Pour cela, elle ne doit en aucun cas se limiter aux quelque six cent cinquante cas de fusillade après jugement. Elle doit pouvoir travailler sur les cas d’exécutions sommaires. Sur ceux des condamnés aux peines de travaux forcés ou « travaux publics » (déportation judiciaire dans les colonies, dont beaucoup ne sont jamais revenus, qu’il s’agisse des deux mille condamnés à mort dont les peines ont été commuées ou de ceux, plus nombreux, condamnés directement à ces peines). Et elle doit pouvoir répondre sur le cas des « mauvais sujets » prélevés au sein des régiments mutinés en 1917, probablement près de deux mille hommes aussi, victimes, sans jugement, de déportation dans les colonies et dont certains, là aussi, ne sont jamais revenus.
Tous ces cas, ainsi que celui des volontaires résidents étrangers souvent maltraités dans des régiments de marche de la légion étrangère, ont été soulevés par la LDH, pendant la guerre et dès son lendemain. Une commission qui n’aurait pas la possibilité de tenter de répondre sur de tels cas aurait en réalité un objet restreint et minimaliste, elle ne serait pas à la hauteur de la demande de vérité qui s’exprime un siècle après les faits dans la société française.
La Ligue des droits de l’Homme réclame donc que la commission qui sera mise en place, pour ne pas être une solution au rabais, puisse, d’une part, préparer de réelles réhabilitations judiciaires, et, d’autre part, s’efforcer d’apporter des réponses sur le plus grand nombre possible de cas résultant de l’arbitraire de la justice militaire ou du comportement du commandement durant la Grande Guerre.
(fin du communiqué)
Photo : Monument dans l’église de Bais
léon Vivien, poilu fictif
Qu’aurait écrit un poilu lors de la guerre de 1914-1918 s’il avait pu s’exprimer sur les réseaux sociaux ? Le musée de la Grande Guerre de Meaux en Seine-et-Marne, tente de l’imaginer en narrant le quotidien de léon Vivien, personnage fictif envoyé sur le front.
L’expérience numérique, menée depuis le 11 avril et jusqu’au 17 mai à l’adresse facebook.com/leon1914, se déroule à la manière d’un journal intime en ligne, tenu au jour le jour par cet instituteur parisien de 29 ans. Plus de 250 messages sont déjà visibles, qui partent de l’assassinat de l’archiduc d’Autriche François-Ferdinand, le 28 juin 1914, jusqu’Ã ce jour du 8 mai 1915, où le soldat vit l’enfer, posté en première ligne dans la tranchée des « totos » (poux, dans l’argot des combattants).
Les messages quotidiens sont accompagnés de photographies et d’images d’archives provenant des 30 000 documents et 20 000 objets du fonds du musée. Ainsi, le 14 avril 1915, léon Vivien publie : « Moi ce qui m’indigne surtout, ce sont ces empiffrés d’officiers qui se pavanent à cheval et qui nous assassinent quand vous avez les pieds plein d’ampoules et le dos en marmelade. Comme cette vache de major qui a été odieux avec le petit Vannier qui boitait, il l’aurait bien tué pendant la marche, à le cravacher. Comme si le froid, le paquetage et l’ennemi ne suffisaient pas »
Ils avaient 20 ans en 1914
Ils ne seront plus des soldats inconnus. Après l’intéressante recherche conduite par l’office de tourisme de Châteaubriant, en 2008, sur ces jeunes qui avaient « 20 ans en 1914 », un livre a été édité relatant la vie quotidienne de ces « Poilus » qui combattaient « Pour l’Humanité, pour la Patrie », engagés dans ce qui reste encore « La Grande Guerre » : des photos, de nombreux témoignages émouvants inédits et un annuaire des 236 soldats inscrits au Monument aux Morts de Châteaubriant avec leur date de naissance, les adresse et profession. Sans oublier les morts des communes voisines : Rougé, Soudan, Ruffigné, etc .
Un document remarquable, en vente 30 € Il en reste à l’Office de Tourisme .
02 40 28 20 90
Ecrit le 15 mai 2013
Au bord de la route
L’association St Patern vient de restaurer la statue du Sacré Cœur au lieu-dit Le Hadet, sur la route de Châteaubriant à St Julien de Vouvantes. Cette statue a été érigée en 1923, pour une demande de grâce (guerre 14/18)
Une équipe de copains bien courageux d’Erbray sous la houlette d’un spécialiste de l’association St Patern, ont débroussaillé le site, l’ACPM s’est occupée de la consolidation du socle et rejointoiement, l’association a assuré le décapage et la remise en peinture de la statue en fonte
Ces travaux ont été financés par le propriétaire , un don anonyme de 50 €, les Ainés ruraux (80 €), le comité des fêtes des Landelles (80 €), la municipalité (50 €) et l’association St Patern.
(Ndlr : Gilbert Massard, après 20 ans passés à la tête de l’association St Patern, a souhaité passer le relais de sa succession en douceur. « Je ne vais plus quémander, me battre. Pour mon équilibre, pour ma santé, pour retrouver une sérénité perdue, je souhaite prendre du recul »).