Ecrit le 20 novembre 2013
La médiation familiale
Vendredi 15 novembre 2013 : journée Portes Ouvertes à la Maison de la Justice et du Droit à Châteaubriant. L’an dernier, il y avait plein de monde aux conférences de l’après-midi, cette fois c’était plus réduit, il y avait surtout des personnels sociaux, et quasiment pas d’élus. Quant aux citoyens de base bof ! Le sujet était pourtant intéressant : la médiation familiale.
Mme Catherine Robin, avocate à Vertou, a expliqué que, dans l’exercice de son métier, elle était souvent frustrée car les décisions judiciaires, une fois sur deux, tombaient à côté. Elle a donc souhaité s’orienter différemment, d’abord vers la médiation de proximité (conflits entre voisins) et, peu à peu, vers la médiation familiale. Historiquement, la médiation a toujours existé, ce rôle étant dévolu au curé, au maire, aux amis. Après la seconde guerre mondiale, un anthropologue, Grégory Bateson, réunit des scientifiques et des psychologues pour une réflexion sur les systèmes de communication. Il en conclut entre autres, qu’un système à deux est toujours instable, qu’il est stabilisé par la présence d’un tiers (qui peut être le chien, la belle-mère, l’enfant !) ou par des centres d’intérêt extérieurs au couple.
« L’idée de base est qu’il n’y a pas de vie sans conflit ; qu’un conflit n’est ni négatif ni positif. Un conflit, né d’une confrontation de besoins ou de valeurs, vécu com-me un danger, une souffrance, est aussi une opportunité de changement. La médiation permet de transformer le conflit et, à travers lui, de se transformer » lit-on dans les dossiers de l’éducation prioritaire.
« Tout changement peut mettre en évidence des désaccords dans un couple. A force de communiquer, on trouve des solutions acceptables par les deux parties. Mais parfois il n’y a plus de communication Le rôle du médiateur familial est d’aider à retrouver cette communication » dit Catherine Robin.
Le changement le plus fréquent, c’est celui d’un couple qui se sépare. Mais ce peut être aussi un conflit entre frères et soeurs à l’occasion d’une succession ! Ou entre parents et enfants à l’occasion d’une entrée en maison de retraite ! Ou entre parents et enfants à l’occasion d’une rupture.
Le médiateur est là pour recréer un espace de dialogue, il est neutre, détaché de toute idée préconçue. Il ne prend aucune décision. Il n’est pas un conseiller conjugal, ni un thérapeute familial. Il est seulement là pour accompagner les changements
La médiation familiale ne peut pas être imposée, elle n’a lieu que si les parties sont d’accord pour la pratiquer. « Je commence souvent par des entretiens individuels, si les personnes le souhaitent » dit Catherine Robin, « mais ensuite je rencontre les deux personnes, pour parler, de tout, y compris de ce qui fâche » - « Nous faisons d’abord un état des lieux, en mettant tout à plat. Souvent, il y a plein de choses qui ne se sont pas dites dans un couple, moi je veux tout savoir, tout comprendre. C’est la phase la plus dure, j’observe les personnes et la nature de leurs relations, je mets en évidence les malentendus, tout ce qui ne fonctionne pas mais aussi tout ce qui fonctionne ».
On arrive alors à la seconde phase : celle d’un accord sur les désaccords. LÃ généralement, le bon sens revient et on cherche des solutions acceptables par les deux personnes, celles-ci prennent leurs décisions seules !
La médiation est là pour favoriser le dialogue constructif.
En résumé :
- 1. Clarifier la situation
- 2. S’écouter pour s’entendre
- 3. Imaginer des solutions
- 4. déterminer les conditions de l’accord
où ?
où trouver une médiation sociale ?
Il y a des praticiens indépendants, c’est le cas de Catherine Robin à Vertou.
Voir le site internet de Catherine Robin
Il y a une structure « Atlantique médiation » à Nantes, créée à l’initiative de l’ordre des avocats et de la Chambre des Notaires : tél 02 40 84 10 24.
La caisse d’allocations familiales (CAF) a aussi un service de médiation. Elle se déplace dans le département et même à Châteaubriant. tél 02 51 83 45 43
Le tarif varie selon les revenus des personnes. Globalement c’est quatre fois moins cher qu’un divorce par consentement mutuel et plus apaisant !