Ecrit le 28 septembre 2016
Moins gros
Il y a du mieux, mais l’ensemble reste encore fragile. Une fois n’est pas coutume, la Cour des comptes adresse, dans son rapport annuel rendu public le 20 septembre 2016, un satisfecit au gouvernement pour l’amélioration des comptes de la sécu en 2015. Alors qu’une stabilisation était attendue, les déficits agrégés du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) se sont ainsi repliés de 12,8 milliards d’euros en 2014 à 10,2 milliards en 2015. Un niveau qui reste toutefois nettement supérieur à celui enregistré avant le début de la crise, à savoir un trou de 9,3 milliards en 2007. Ce chiffre se concentre sur la branche Assurance-maladie et le FSV, l’établissement public qui assure le financement des allocations du minimum vieillesse et d’autres avantages de retraites relevant de la solidarité nationale.
Selon les magistrats financiers, le déficit du régime général et du FSV devrait donc se réduire de quelque 400 millions pour redescendre sous la barre des 10 milliards en 2016. Dès lors, le retour à l’équilibre des comptes de la sécu se ferait en 2020, avec un an d’avance sur le calendrier envisagé. La Cour des Comptes demande qu’il y ait des « mesures plus contraignantes de limitation des taux de dépassements d’honoraires » ou encore des « mesures visant à limiter le reste à charge des ménages ».
Le rapport de la Cour des Comptes
Ecrit le 28 septembre 2016
Baromètre santé
Une part importante de Français vit le quotidien sur le mode de la privation et d’arbitrages constants, y compris dans un domaine aussi vital que celui de la santé.
Le 10e baromètre Ipsos-SPF, paru en sep- tembre 2016, est révélateur d’une société fragilisée, sur le fil de la survie, où les plus pauvres paient le plus lourd tribut à la crise. La publication de ces chiffres dou- loureux sur les difficultés, pour un très grand nombre, d’avoir accès aux soins ne surprend pas les bénévoles du Secours populaire français. Membres d’une asso- ciation très décentralisée, en perma- nence sur le terrain, en ville ou à la cam- pagne, ils voient augmenter au quotidien les problèmes pour se soigner, même si souvent une grande pudeur empêche les personnes accueillies de se confier.
Dans ses permanences d’accueil, le SPF perçoit une dégradation de l’état de santé de familles, de mères seules, de jeunes, de retraités, de beaucoup d’enfants. Fait récent, le travail n’apporte plus forcément la garantie d’une autonomie financière : certains salariés ne sont plus à l’abri des privations et peinent également à se soi- gner. L’optique et les soins dentaires sont devenus moins facilement accessibles : 35 % des sondés déclarent avoir déjà re- noncé à l’achat de prothèses dentaires ou l’avoir retardé de plusieurs mois (4 points de plus par rapport à 2008) ; 30 % ont dû faire de même pour l’achat de lunettes ou de lentilles de contact ; 28 % pour la consultation chez un dentiste (+ 5 points)...
Parmi les Français les plus pauvres (ceux qui appartiennent à un ménage dont le revenu mensuel net est inférieur à 1 200 euros), 50 % ont renoncé à une consultation chez le dentiste ou l’ont retardée, une hausse spectaculaire de 22 points par rapport à 2008. Les parents en situation de pauvreté donnent la priorité aux soins apportés à leurs enfants, au détriment de leur propre santé.
« Aujourd’hui, il convient - avec toutes les bonnes volontés, tous les partenaires - de mener des actions précises, suivies dans le temps, pour aider à l’accès aux soins, partout et pour tous » dit Julien Lauprêtre, président du SPF.