Ecrikt le 13 février 2008
Aujourd’hui, des centaines de milliers de personnes se trouvent en situation de handicap, atteintes de maladie invalidante ou victimes d’accident du travail. Elles ne peuvent pas ou plus travailler. Elles sont condamnées à vivre toute leur vie sous le seuil de pauvreté. Aucune réponse ne leur est apportée.
Face à cette situation inacceptable, le mouvement « Ni pauvre, ni soumis » a été créé le 1er février 2008. Un mouvement inter associatif regroupant des organisations nationales et locales du champ du handicap, de la maladie, des droits humains, de l’exclusion et du secteur sanitaire et social.
– Parce qu’entre handicap, maladie et pauvreté, il y a un intrus que l’on peut supprimer tout de suite.
– Parce que la valeur « travail » ne peut concerner que celles et ceux qui peuvent effectivement travailler.
– Parce que les personnes en situation de handicap ou atteintes de maladie invalidante sont citoyens à part entière et ne peuvent plus accepter l’assistanat.
– Parce qu’un projet de société qui ne permet pas à chacun de pouvoir formuler et mettre en œuvre ses projets n’est que le projet d’UNE société, dont à l’évidence de nombreuses personnes en situation de handicap ou atteintes d’une maladie invalidante sont exclues.
Un revenu d’existence
Une revendication prioritaire : un revenu d’existence décent, c’est-Ã -dire un revenu personnel égal au montant du Smic brut pour les personnes qui ne peuvent pas ou plus travailler, quels que soient leur âge et leur lieu de vie (Ã domicile ou en établissement).
Une marche apolitique et citoyenne,
le 29 mars 2008, ira porter
cette revendication jusqu’Ã l’Elysée.
Le mouvement est ouvert à toutes les organisations qui souhaitent soutenir ses revendications, associations du champ du handicap, de la maladie, des droits humains, du sanitaire et social.
Site internet : http://www.nipauvrenisoumis.org
Le mini et le piège
Colère, incompréhension et indignation !
Voilà qui pourrait résumer les sentiments des organisations du mouvement Ni pauvre, ni soumis face aux récentes annonces de Nicolas Sarkozy concernant le minimum vieillesse.
Les associations exigent du président qu’il tienne ses promesses de revalorisation de l’allocation adultes handicapés (AAH). Et qu’il n’oublie pas les personnes bénéficiant de pensions d’invalidité et de rentes d’accident du travail.
d’après les textes législatifs, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) est indexée sur le minimum vieillesse : quand celui-ci augmente, l’aAH augmente. Est-ce pour cela que N.Sarkozy a promis « une prime » de 200 € (en réalité une avance sur la revalorisation annoncée) qui permettrait vraisemblablement de dissocier ces revalorisations : une affirmation implicite du mépris du gouvernement pour toutes les autres catégories de personnes qui devraient être concernées ?
N.Sarkozy avait promis + 25 % en 5 ans et il n’a accordé que 1,1 % au 1er janvier 2008.
Le Compte social du handicap de 2000 à 2006
Les dépenses de protection sociale liées au handicap représentent 6,5 % de l’ensemble des dépenses sociales en 2006. Entre 2000 et 2006, elles sont passées de 25,2 à 34,2 milliards d’euros, soit un taux de croissance annuel moyen de 5,2 % en euros courants (3,5 % en euros constants).
Les pensions d’invalidité (y compris militaires) demeurent le principal poste de dépenses : 26,5 % du total. Entre 2000 et 2006, leur croissance a été liée à l’augmentation du nombre de bénéficiaires de pensions civiles d’invalidité, due au vieillissement de la population.
Elles sont suivies, en termes d’importance, par les prestations d’accident du travail (21,6 %) dont l’accroissement s’explique essentiellement par la montée en charge du Fonds de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante (FCAATA).
Vient ensuite l’allocation aux adultes handicapés (15,3 % en 2006) qui concerne 803 800 personnes en 2006.
Source : http://www.handiplace.org/media/pdf/temp/DRESS.pdf
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départ de Châteaubriant le 29 mars à 6 h du matin. Appeler le : 02 40 28 42 28
Ecrit le 18 juin 2008
Entre condescendance et vacuité
Après le discours de Nicolas Sarkozy à la Conférence nationale du handicap, l’aPF (Association des Paralysés de France) réagit dans un communiqué du 10.06.08
– " Aucune annonce concrète en matière de vie à domicile, de scolarisation et d’accessibilité !
– Un vrai flou concernant l’emploi
– Une conception partielle et très insuffisante en matière de ressources ! "
Condescendance
d’après Nicolas Sarkozy, côtoyer une personne en situation de handicap est une chance car les personnes handicapées sont généreuses, consciencieuses et joyeuses ! d’après l’aPF, les personnes en situation de handicap sont d’abord des personnes, avec défauts et qualités, ni sous-hommes, ni sur-hommes, pour lesquels l’aPF demande notamment :
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- Le financement intégral par la solidarité nationale de toutes les dépenses liées aux conséquences du handicap
- l’augmentation du nombre d’auxiliaires de vie scolaire
Ressources :
Le président a annoncé une réforme de l’aAH (Allocation Adulte Handicapé, 628 € par mois actuellement) la catégorisation entre personnes employables et inemployables, la confirmation des 25 % d’augmentation sur 5 ans c’est déjà un progrès mais cela laissera l’aAH en dessous du seuil de pauvreté.
Le collectif « Ni pauvre, ni soumis » demande la revalorisation de 5% de toutes les allocations et pensions et pas seulement de l’AAH. En effet, pour lui, « parler d’AAH, c’est exclure d’un discours toutes les personnes bénéficiaires de pensions d’invalide et de rentes accident du travail ».
Et de quoi vont vivre les personnes déclarées employables qui n’auront plus accès à l’aAH . et qui n’auront pas d’emploi non plus ?
l’aPF réaffirme ses revendications au sein du Mouvement Ni pauvre Ni soumis 44 (qui manifestait ce 10 juin à Nantes) :
– la création d’un revenu d’existence égal au SMIC brut pour les personnes en situation de handicap ne pouvant pas ou plus travailler ;
– l’assouplissement dès le 1er juillet 2008 des critères d’accès au complément de ressources de l’aAH :
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- supprimer le critère du logement indépendant,
- prendre en compte les difficultés durables pour accéder à un emploi,
- permettre l’accès au complément de ressources pour les bénéficiaires de pension d’invalidité ou de minimum vieillesse dont les ressources sont inférieures à 80 % du SMIC.
A Nantes, le 12 juin, prenant au mot Sarkozy qui veut « remettre la France au travail » des personnes handicapées se sont rendues dans les ANPE aux cris de « accès à l’emploi pour tous » et « urgence d’un revenu d’existence », pour montrer les obstacles et le parcours du combattant de ceux qui veulent travailler .
Ecarts de revenus : Un bouton et un bouton ça fait ...