Ecrit le 14 août 2010
Le lait tourne, les industriels se rattrapent
La Confédération Paysanne des Pays de la Loire dénonce l’attitude des industriels laitiers et leur mauvaise foi pour répercuter aux producteurs une hausse sensible du prix du lait pour le 3e trimestre 2010.
La Confédération paysanne a toujours dit que l’accord du 3 juin 2009 n’était pas bon. La preuve par le fait que nous avons atteint des niveaux de prix très bas et que les industriels s’assoient sur tous les critères indiquant que le prix devrait remonter sensiblement au vue de la situation des marchés.
L’hégémonie des industriels au sein du CNIEL (Centre National Interprofessionnel de l’Economie Laitière) le rend moribond.
La FNPL (fédération nationale des producteurs de lait) doit reconnaître aujourd’hui son incapacité à créer le rapport de force.
Rappelant son attachement à la négociation collective, la Confédération Paysanne estime que la FNPL devrait comprendre, dans l’intérêt de tous les producteurs, la nécessité d’unir les organisations syndicales qui les représentent, pour imposer aux industriels laitiers le retour à la table des négociations.
Ce n’est pas non plus de la compassion du ministre que nous attendons mais bien un engagement pour une politique de régulation des volumes produits et des marchés en France et en Europe.
(communiqué du 6 août 2010)
Ndlr :
Pour la Confédération Paysanne, l’agriculture n’est pas une activité économique comme les autres. Produire pour le marché alimentaire européen, avec protection aux frontières, est une question de volonté politique.
Ecrit le 1er septembre 2010
Un accord : en catimini et a minima
Le 18 août 2010, les trois composantes de l’interprofession laitière ont annoncé un accord sur une augmentation du prix du lait et une méthode d’arrimage de celui-ci au prix du lait allemand. Cet accord doit être publié afin de pouvoir évaluer les conséquences de ce qui a été signé.
l’avenant conclu le 18 août 2010 fait état d’une augmentation du prix de 10 % qui ne compensera pas la baisse enregistrée en 2009 et au premier semestre 2010. Pour de très nombreux producteurs fragilisés, cet accord a minima est synonyme d’un arrêt de la production.
Tous les soubresauts qui agitent la rémunération des producteurs de lait, depuis plus d’une année, trouvent leur origine dans les critères utilisés pour définir le prix du lait et particulièrement dans le mauvais accord, signé en juin 2009, par la seule Fnsea pour représenter les producteurs.
Mauvais, incomplet, vulnérable et non signé par tous les représentants des producteurs, cet accord a mis la majorité des producteurs laitiers dans une position de vente à perte. l’avenant ne fera pas mieux.
Arc boutée sur sa prétention à représenter tous les producteurs laitiers, face aux industriels qui n’en demandaient pas tant, la FNSEA-FNPL a lâché une fois de plus sur l’arrimage du prix du lait au marché allemand. Cette dernière disposition entrainera certainement une baisse du prix du lait dès 2011, notamment à cause des coûts de production actuellement moins élevés en Allemagne.
Les Pouvoirs Publics, responsables de la situation, par l’abandon programmé de la politique de maitrise de la production, ne peuvent rester absents des discussions qui orientent l’avenir des producteurs.
En outre, ces mêmes Pouvoirs Publics n’ont pas conforté le pouvoir de négociation des producteurs, ayant renoncé à imposer une représentation complète des producteurs dans ces négociations.
(communiqué de la Confédération Paysanne en date du 19 août 2010 )