Écrit le 27 avril 2016
[Communiqué de presse Union départementale CGT 44]
Depuis le début du mouvement de contestation contre la loi Travail, les manifestations nantaises sont le théâtre de débordements dont les pouvoirs publics, certains élus et des organes de presse se font très largement écho : les casseurs sont montrés du doigt ; ils seraient « des jeunes des cités qui n’ont rien à perdre et qui veulent exister et se montrer ».
La CGT témoigne de sa propre vision du déroulement des manifestations : on y voit des jeunes et moins jeunes manifester pacifiquement ; ils peuvent également, par précaution, s’équiper de sérum physiologique, foulards, cela n’en fait pas des casseurs pour autant. Le 31 mars, 30 000 manifestants, combien de casseurs ?
On y voit des forces de police ultra présentes, très près du cortège (depuis le tout début du conflit, avant toute casse) ; l’hélicoptère bruyamment stationné juste à la verticale en amont des rendez-vous et pendant des heures.
Enfin on voit des forces de l’ordre qui « choisissent » d’intervenir au moyen de lacrymogènes, grenades de désencerclement, flashball, canon à eau au milieu des familles et des poussettes alors que la manifestation est calme et pacifique (samedi 9, jeudi 14 avril)
Au fil des manifestations, nous recueillons des témoignages toujours plus nombreux de manifestants se questionnant sur les stratégies mises en place :
– repousser les manifestants vers le centre-ville où sont concentrés les commerces.
– provoquer la panique (mouvements de foule, personnes renversées).
– charger l’ensemble des manifestants avec des moyens disproportionnés.
– tirer à l’aveugle sur du mobilier urbain, des vitrines de commerce, des manifestants pacifiques (blessures par flasball, matraquage qui fait l’objet d’une enquête de l’IGS : ecchymoses, sutures, traumatismes).
– s’opposer à l’enregistrement de leur image (destruction des téléphones, menaces à l’encontre des auteurs d’enregistrement).
La CGT ne dément pas la présence de groupes militants (ou non) qui s’attellent à dégrader du mobilier urbain (principalement des symboles comme les vitrines des banques -l’affaire Panama Papers est passée par là - ou des représentations du pouvoir en place -local du PS, mairie de Nantes, préfecture) mais comment attribuer l’ensemble de la casse aux jeunes énervés alors que les tirs des forces de l’ordre ont « descendu » de nombreuses aubettes du Commerce ? Nous appelons à témoins pour vérifier qui sont les auteurs de ces actes de vandalisme et nous ôter l’idée d’une machination visant à diviser les acteurs de la mobilisation.