Ecrit le 3 juillet 2012
Fr. Hollande exagère !
Le plan d’économie du gouvernement est une vaste plaisanterie. C’est ce qu’expliqueSylvie Pierre-Brossolette dans le Point du 29 juin. Elle écrit :
« La gravité de la situation aurait pu justifier que l’on fasse appel à d’autres solutions que de faire payer les riches et de réduire les moyens de l’État. Qu’avait fait G. Schröder en son temps - il y a dix ans - pour retaper une Allemagne languis- sante ? Il avait réduit les dépenses sociales (retraites, allocations, indemnités chômage...) et baissé l’impôt des plus fortunés. Exactement l’inverse des choix du pouvoir actuel en France ».
(Ndlr : c’est de l’humour noir ?)
Chômage : oh hausse !
La crise économique, créée par la voracité des puissances financières mondiales, ne cesse de s’étendre. La France est certes moins touchée que la Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, mais les signaux négatifs s’accumulent
Chômage : La hausse était attendue ! Elle est forte !
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (1)s’établit à 2 922 100 en France métropolitaine fin mai 2012. Ce nombre est en hausse par rapport à la fin avril 2012 (+1,2 %, soit +33 300). Sur un an, il croît de 8,0 %.
Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 4 347 100 en France métropolitaine fin mai 2012 (soit 4 621 000 en France y compris Dom). Ce nombre est en hausse de 0,7 % (+28 600) au mois de mai. Sur un an, il augmente de 6,4 %.
Jeunes et vieux : Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A de moins de 25 ans est en hausse de 1,7 % en mai (+6,3 % sur un an). Le nombre de demandeurs d’emploi de 50 ans et plus s’accroît de 1,6 % en mai (+16,1 % sur un an).
Entrées et sorties : en France métropolitaine, les entrées à Pôle emploi en catégories A, B, C augmentent en mai (+3,6 % sur un mois, -0,2 % sur un an). pour fin de contrat à durée déterminée (+2,6 %), fin de mission d’intérim (+2,3 %), licenciements économiques (+2,3 %), autres licenciements (+5,1 %).
En France métropolitaine, les sorties de catégories A, B, C sont en baisse de 0,6 % sur un mois (+0,7 % sur un an), pour reprises d’emploi déclarées (-7,2 %), cessations d’inscription pour défaut d’actualisation (-1,4 %) et radiations administratives (-16,3 %) .
Les sorties pour entrées en stage augmentent de manière inhabituellement forte (+37,0 %).
C’est donc un marasme général. Et ce n’est pas la croissance, quasi nulle, qui va arranger les choses.
Pouvoir d’achat .. baisse !
Selon l’INSEE, le pouvoir d’achat des ménages a ralenti en 2011 (+0,5 % sur l’année 2011 après +0,9 % en 2010) et ce mouvement se poursuivrait en 2012 : le pouvoir d’achat reculerait de 0,3 % au premier semestre puis de 0,6 % au second semestre. Il serait ainsi en baisse de 0,6 % sur l’année 2012.
Mesuré au niveau individuel, c’est-Ã -dire rapporté au nombre d’unités de consommation par ménage, le recul serait encore plus marqué : -1,2%, après -0,1% l’an passé. Il faut remonter à 1984 pour enregistrer un tel recul du pouvoir d’achat, suite au « tournant de la rigueur » du gouvernement Mauroy - le pouvoir d’achat avait alors chuté de 1,9%.
Ce qui va peser sur le pouvoir d’achat cette année, c’est bien sûrle ralentissement des revenus d’activité, mais aussi, et surtout, la forte progression des prélèvements obligatoires assumés par les ménages. Le recul du pouvoir d’achat prévu en 2012 par l’Insee est largement imputable aux mesures de rigueur prises par le gouvernement Fillon dans la loi de finances 2012 (taxes sur les mutuelles, les sodas, hausse du taux de TVA réduite, suppression de niches fiscales, hausse de la CSG, etc.) qui représentent en effet 11,2 milliards de hausses d’impôts sur les ménages, calcule l’Insee, auxquels il faut rajouter 2,5 milliards au titre des mesures que va voter en juillet le gouvernement Ayrault dans le cadre du collectif budgétaire (relèvement du barème de l’Impôt sur la Fortune et des droits de succession et hausse des cotisations vieillesse).
Pour ramener le déficit à 3 % du PIB en 2013, François Hollande prévoit quelque 12 milliards de hausses d’impôts nouvelles sur les ménages l’an prochain. Les socialistes l’assument, assurant que seuls les contribuables les plus aisés seront concernés.
Mais « un euro de revenu en moins n’est pas égal à un euro de consommation en moins ». L’Insee fait le pari que les Français vont amortir la baisse de leur pouvoir d’achat en puisant dans leurs économies. du moins pour ceux qui ont des économies. Pour ceux qui sont au bas de l’échelle des revenus, les privations vont être plus fortes encore.
Enfin, rien dans la conjoncture actuelle n’incite les entreprises à investir : le climat des affaires est morose dans l’industrie comme dans les services, les conditions de financement ne se sont pas améliorées, le taux d’utilisation des capacités de production reste inférieur au niveau de 2011 et le taux de marge qui est à son plus bas niveau depuis vingt-cinq ans est un facteur supplémentaire qui pèse sur les intentions d’investir des entreprises.
Le scénario que décrit l’Insee est soumis à un certain nombre d’aléas : que la crise financière s’aggrave, que les prix du pétrole repartent à la hausse et que les Français décident de ne pas puiser dans leur bas de laine et c’est tout l’édifice qui s’écroule avec à la clé une économie française encore plus mal en point. Mais on peut espérer quelques bonnes nouvelles
Ecrit le 3 juillet 2012
Des communistes à l’OCDE
Un rapport de l’OCDE (L’Organisation de Coopération et de développement Economique) publié mardi 26 juin 2012 suggère au gouvernement américain de taxer davantage les hauts revenus pour dynamiser la croissance américaine, encore bien faible.
Il suggère également de réduire les crédits d’impôts dont bénéficient les entreprises quand elles empruntent pour investir.
Enfin, concernant la lutte contre la pauvreté, le rapport pointe une hausse des revenus de plus en plus disproportionnée depuis 20 ans : dans l’Amérique de 2012, un enfant n’a plus aucune garantie de faire mieux que ses parents. Pour l’OCDE, l’incohérence et la faiblesse des politiques sociales en faveur des plus modestes est en cause.